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Respect du peuple: ce que Alpha Condé n’a pas dit dans son discours

Dans son discours à la nation daté du 19 décembre, le président Alpha Condé a notamment déclaré: (…Comme l’exige la Constitution du 07 mai 2010, j’ai saisi le Président de l’Assemblée Nationale d’une demande d’avis consultatif sur le texte de l’avant-projet de Constitution dont copie lui a été envoyée à cet effet.

Après avoir reçu l’avis favorable du Président de l’Assemblée Nationale, j’ai saisi la Cour Constitutionnelle d’une demande d’avis de conformité de la démarche aux exigences de la procédure prévue par les dispositions de la Constitution. Il était annexé à cette demande une copie de l’avant-projet de Constitution et une copie de l’avis favorable du Président de l’Assemblée Nationale. Après examen du projet de Constitution par la Cour Constitutionnelle et réception de l’avis conforme de celle-ci, j’ai décidé de rendre public le contenu du texte. Ce projet fera l’objet d’une large vulgarisation avant son adoption par
le peuple souverain…). Mais il y a beaucoup de non dit dans cette déclaration.
Pour commencer, le chef de l’Etat parle du respect de la loi au nom du peuple souverain de Guinée. Mais au moment où le débat faisait rase, en aucun moment, le président Alpha Condé n’a informé ce peuple souverain
de l’évolution de ce projet de nouvelle constitution. L’Assemblée nationale et la Cour Constitutionnelle auront donc été consulté en catimini. Dès lors, il ne sera pas exagérer de dire que les institutions citées plus haut peuvent dans le meme sillage donner carte blanche au chef de l’Etat pour faire de ce qu’il voudra en terme de mandat à vie.
En tout état de cause, ils sont nombreux les guinéens à parier qu’avec cette nouvelle constitution, la Guinée va reculer sur le plan démocratique, social et politique et économique.

Pourtant, Alpha Condé a juré sur cette constitution du 7 Mai par deux fois, notamment en son article 35 en ces termes : « Moi Alpha Condé, Président de la République élu conformément aux lois, je jure devant le Peuple de Guinée et sur mon honneur de respecter et de faire respecter scrupuleusement les dispositions de la Constitution, des lois et des décisions de justice, de défendre les Institutions constitutionnelles, l’intégrité du territoire et l’indépendance nationale. En cas de parjure que je subisse les rigueurs de la loi ».

Ousmane Cissé