En conférence de presse mardi, le président de la Commission électorale nationale indépendante est catégorique. Avec la participation des partis politiques de l’opposition ou pas, du retrait des sept commissaires ou pas, les élections législatives se tiendront le 16 février prochain se tiendront. Ce, coûte que coûte, vaille que vaille. Bien que l’institution en charge de l’organisation des élections en Guinée est conscient que le processus électoral, notamment la révision des listes électorales soit bâclée.
Mais Me Salif Kébé a un responsable tout désigné : les partis politiques de l’opposition qui auraient facilité l’enrôlement des mineurs et autres problèmes qui plombent le processus électoral. Il a notamment déclaré : « Encore une fois, tout le travail d’enrôlement a été conduit par les CAERLE. Les CAERLE sont composées des partis politiques de l’opposition, de la mouvance présidentielle, de la société civile, de l’administration et d’un représentant de la CENI. Vous comprendrez que tout le jeu se jouait là et à tout moment. Sur toute la longueur de la procédure qui a conduit à l’obtention de cette base de données, les partis politiques ont été partout. Ils ont eu à décider. J’aime souvent le dire : si les mineurs ont pu franchir le pas jusqu’à la machine, c’est par la complicité des partis politiques parce qu’ils étaient là. Ce sont eux les composantes de la CAERLE. Donc, s’il y a des défaillances, la CENI ne peut être indexée comme la seule responsable. Mais, possiblement, ça va être une responsabilité collective. Mais, j’octroi au moins les 60 à 70% aux partis politiques parce que ce sont eux qui concourent, ce sont eux qui avaient intérêt à surveiller à ce que les mineurs ne s’enrôlent pas. Quant à nous CENI, nous poursuivons les ménages sur le fichier avec nos différents logiciels. Si les présumés mineurs ont pu s’insérer dans la base de données, moi je vous donne la certitude qu’ils seront tous retirés du logiciel. On les extirpera tous. Il faut le préciser, nos machines n’ont accepté aucune personne dont le papier administratif présenté était en deçà de 18 ans s’il y a eu mineur, sur la corpulence. Donc, les présumés cas de mineurs sont les conséquences d’une fraude sur l’identité, sur l’acquisition de documents administratifs qui ont servi à passer devant une machine mais aussi, par la complicité des membres des CAERLE. Les opérations que nous menons aujourd’hui, nous veillons à la production des listes de toutes les personnes qui doivent être radiées dans le fichier électoral ».
Parlant du retrait des 7 commissaires, Me Kébé a parlé sans rien dire en ces termes: » par rapport à l’impact, on va évaluer. C’est vrai que quand vous avez 17 et 7 s’en vont, il y a un impact. Mais, on va l’évaluer. Mais, ça ne préjuge pas, ça ne ralentit pas et ça ne bloquera pas le processus électoral ».
A propos, votre quotidien en ligne a poussé les investigations pour aboutir à cette conclusion. Le président de la CENI Me Amadou Salif Kébé a été aveuglé par l’argent du président Alpha Condé. Selon nos sources, il aurait reçu des espèces sonnantes et trébuchantes au point de ne rien savoir sur ce que lui-même.
Par quel miracle, les mineurs seront extirpés du fichier électoral ? La Guinée dispose t-elle de la technologie pour déterminer l’âge d’une personne afin de savoir si elle est mineure ou pas ? Les machines de la Commission électorale nationale indépendante sont-elles capables de démontrer les mineurs ?
Plus loin, le patron de la CENI qui semble être aveugle parle de responsabilité partagée : « Mais, possiblement, ça va être une responsabilité collective ». Pourtant, Me Kébé a toujours clamé haut et fort que son institution est indépendante, ne reçois pas d’ordre de la part du président Alpha Condé. Pourquoi, alors partager les responsabilités alors que vous êtes indépendants du président?
Une autre équation à a quelle, le patron de la CENI doit répondre, c’est bien l’impératif du temps. Le dépôt des candidatures, c’est dix jours francs selon le code électoral. Cette ultime opération coure du 17 au 27 décembre courant.
Pour qui sait que le chef de l’Etat a rejeté les listes proposées par son parti politique et avec des bisbilles au sein du parti présidentiel à travers tout le pays pour le choix des candidats à la députation, il y a de quoi s’inquiéter.
Pour ne rien arranger, l’argent, le nerf de la guerre n’est pas disponible. Ni les agents recenseurs, ni les démembrements de la CENI à travers le pays ne sont payés. Depuis des mois, ils ne sont pas payés.
L’Etat n’a toujours pas mis la main à la poche pour les opérations électorales annoncées pour le 16 février 2020, alors que 2019 tire à sa fin.
En attendant, le président de la Commission électorale nationale indépendante Amadou Salif Kébé peut continuer à parler dans tous les sens avec des ordres et l’argent reçues.
Mais ça sera pour combien de temps encore ?
Ousmane Cissé