L’instance en charge d’organiser les élections en Guinée a officiellement remis ce jeudi soir à certains chefs de quartier de Conakry les listes électorales pour affichage en vue des élections législatives du 16 février. Mais pas à tous.
Seulement voilà, les chefs de quartier à l’unisson se demandent ce qu’ils doivent faire et pour cause.
Primo, il leur faut des outils comme des contreplaqués sur les quels ils doivent afficher les listes. Ces outils n’existent pas.
Secondo, il leur faut du personnel pour faire ce travail d’affichage. Ce personnel n’existe pas.
Tierso, il faut de l’argent pour payer ceux qui doivent faire ce travail. La CENI ne leur a pas remis de l’argent.
Pire, les agents électoraux ou recenseurs recrutés par la CENI ne sont pas payés depuis plus d’une année.
Autre question, à quand les listes électorales seront remises aux autres chefs de quartier des cinq communes de Conakry et aux responsables locaux dans le pays profond?
Dans ces conditions, cette question revient sur les lèvres de tous les chefs de quartier interrogés : que faut-il faire pour afficher les listes électorales dans les règles de l’art à moins d’un mois d’un scrutin considéré comme le scrutin de tous les dangers.
Que dire de l’acheminement du matériel électoral à l’intérieur du pays avec les routes dégradées ?
Pourtant, ces listes provisoires doivent être corrigées par la CENI avant d’établir les listes électorales définitives. Cette opération sera suivie enfin de l’impression et de la distribution des cartes d’électeurs. Le tout dans moins d’un mois maintenant.
Qu’à cela ne tienne, le président Alpha Condé de source généralement bien informées se trouve toujours à Paris, loin des soubresauts au pays.
Naby Camara