Le moins que l’on puisse dire, c’est que l’heure est grave au pays du président Alpha Condé.
Des administrateurs territoriaux dans le pays profond sont chassés des préfectures, les enfants ne vont pas à l’école avec la grève des enseignants, dans les quartiers chauds de Conakry, la guérilla se forme partout, des actes de vandalismes et de violences se commettent partout, voitures, boutiques et magasins sont saccagés ou incendiés, un doigt accusateur est pointé sur une ethnie qui se fixerait pour objectif d’entrainer la Guinée dans la guerre civile, l’unité nationale est très menacée, excusez du peu la liste des problèmes qui assaillent le régime Alpha Condé est longue.
Face à cette situation, une question se pose : le scrutin annoncé pour le 16 février 2020 aura-t-il lieu ?
En réponse à cette question, des indiscrétions font état du fait que certains Ministres, hauts cadres de l’Etat et proches du président Alpha Condé s’activent pour trouver une solution au problème.
Pour avoir le poids devant les leaders politiques qui ont boudé le scrutin, les proches du pouvoir se sont entourés des religieux dont le très véridique Imam Ratib de la grande mosquée Fayçal de Conakry, El hadj Mamadou Salif Camara. Ce dernier a justement fait savoir vendredi dernier lors de son sermon je cite « ceux qui ont le pouvoir sont mauvais, ils n’aiment pas la Guinée, ceux qui cherchent le pouvoir sont mauvais, ils n’aiment pas la Guinée ».
Ces personnes de bonnes volontés citées plus haut, selon nos sources sont unanimes : pour régler le problème, il faut revenir aux fondamentaux, autrement dit associer tous les acteurs de la crise aux élections législatives et libérer tous les prisonniers, notamment les syndicalistes emprisonnés pour fait de grève afin de donner une chance aux négociations.
Or à pratiquement vingt jours du scrutin, il sera pratiquement impossible de reprendre tout le processus en associant tous les acteurs de la crise et tenir le scrutin à la date indiquée, le 16 février.
Selon nos informations, les médiateurs songeraient donc à un report du scrutin. En tout cas, c’est cette question qui est sur la table du président Alpha Condé. Mais, certains caciques du régime comme le Ministre de la Défense Nationale, Dr Mohamed Diané ne sont pas d’accord avec cette option du report de la date.
Mais puisque c’est le président Alpha Condé qui a le dernier mot, tous les regards sont tournés vers le palais Sekhoutouréah pour voir si le chef de l’Etat va faire un pas en direction de la paix et de l’unité nationale.
Ousmane Cissé