Ça ne va pas en Guinée, même si les faucons du régime Alpha Condé pensent tout le contraire. Ainsi, une mission de bons offices de l’organisation de la Communauté économique des états de l’Afrique de l’ouest séjourne à Conakry. Histoire de ramener à la raison les protagonistes de la crise guinéenne. Ainsi, lundi soir, la mission a pris langue avec le Front National pour la défense de l constitution et l’opposition, notamment son chef de file, Cellou Dalein Diallo.
Guineelive vous propose les attentes des deux figures de la contestation du régime Alpha Condé.
Abdouramane Sano : « Alpha Condé est en train de dérouler son coup d’État constitutionnel et la détermination du peuple à empêcher un troisième mandat dans le pays ne faiblira pas même si cela comporte des risques. On a dénoncé la ruse, les différents stratagèmes qui sont en train d’être faits pour qu’il y ait une frange extrêmement importante de la communauté nationale exclue du processus électoral. Sans compter toutes les anomalies qui existent dans le processus, les institutions qui sont soumises aux ordres de Alpha Condé, la corruption qui gangrène le pays et les risques que la situation qui prévaut dans notre pays pourraient faire courir à la sous-région. Nous disons au FNDC qu’il y a pas de troisième mandat. Quel que soit ce que cela pourrait coûter, nous sommes engagés dans un processus pacifique…»
Cellou Dalein Diallo :« La mission de la CEDEAO nous a indiqué qu’elle était là dans le cadre de l’expression d’une solidarité avec la Guinée et d’une évaluation de la situation sociopolitique. Nous les membres du FNDC et de l’opposition, on est habitué à cet exercice. Ce qui nous oppose au gouvernement et qui est à l’origine de la crise qui sévit aujourd’hui, c’est la volonté du président Alpha Condé de mourir au pouvoir au mépris de toutes les règles démocratiques. Nous avons expliqué à la CEDEAO pourquoi nous avons ce conflit aussi bien par rapport au référendum que par rapport aux élections législatives. Par rapport au référendum, on a rappelé que la constitution actuelle qui a fait l’objet d’un large consensus a pris soin d’introduire la limitation de mandat à deux. Tout comme la laïcité, la forme républicaine de l’État…Monsieur Alpha Condé, à huit (8) moi de la fin de son second et dernier mandat décide de changer de constitution. Sur le plan éthique ce n’est pas bon, sur le plan judiciaire ce n’est pas légal et sur le plan de la consolidation des acquis démocratiques, c’est dévastateur pour le pays. Donc nous avons expliqué que nous ne sommes pas d’accord avec ce projet. Pour les élections législatives, nous avons dénoncé le chronogramme qui avait été décliné. Nous avons aussi dénoncé le fait que monsieur Alpha Condé ait systématiquement refusé d’achever les élections locales avant d’entamer les élections législatives. Et parmi les conditions qu’on avait posées, il y avait l’achèvement des élections locales. Il y avait aussi le fichier dont vous connaissez l’état parce qu’on a suffisamment expliqué les particularités de ce fichier, les anomalies et les nombreuses irrégularités qu’on a dans ce fichier. Vous savez, c’est 70% de la population qui votait en Guinée, alors que ce ratio ne dépasse nulle part 41% dans toute la sous-région. Même le gouvernement a trouvé que c’est trop et a dit au président de la CENI, Amadou Salif Kébé de diminuer le taux. Ils ont diminué n’importe comment et ils sont à présent à 63%. Cela suppose qu’il y a beaucoup de doublons, il ya beaucoup de mineurs, ce qui est une source de conflit qui fait que l’opposition politique n’a pas participé aux élections législatives. Mais le président de la CENI applique aveuglément tout ce que le président Alpha Condé lui dit. Kébé n’est plus digne de confiance dès lors qu’il n’a pas respecté son serment…»
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