Le Premier Ministre, Ibrahima Kassory Fofana a parlé, il a de nouveau parlé. Mais de l’avis de nombreux guinéens, le chef du gouvernement a tout dit sauf l’essentiel avec des annonces à vous couper le souffle, parce que pas du tout réaliste, estiment de nombreux observateurs.
Paiement des factures d’eau et d’électricité, alors que moins de 5% des guinéens ont accès à l’eau et à l’électricité par le biais de l’Etat, en tout cas vu les statistiques des abonnées fournies par EDG (la guinéenne d’électricité) et par la SEG (Société des Eaux de Guinée).
Kassory annonce également que le transport public est gratuit. A ce niveau, la société des Transports publics du pays compte seulement une dizaine de Bus fonctionnels, des dizaines d’autres Bus en panne sont immobilisés (le Premier Ministre pourra vérifier cette information au niveau du garage de ces Bus à Matoto). Et le transport dans les 33 préfectures que compte le pays dans tout ça?
Ce n’est pas tout car ce qui ressemble à un gros mensonge dans le discours du Premier Ministre, c’est la gratuité des frais de loyer, alors que moins d’un pour cent des guinéens n’ont pas accès aux logements sociaux. Les logements sociaux sont la propriété des privés.
Le nombre de fonctionnaire en Guinée est estimé à 100 mille par le Ministère de la Fonction Publique et un pour cent de ces cent mille fonctionnaires n’ont pas accès aux logements sociaux.
Pour le dire en un mot comme en mille, les logements sociaux construits par les régimes des présidents Ahmed Sékou TOURE et le général Lansana CONTE, sont vétustes et ne répondent plus aux besoins de la démographie galopante en Guinée.
Le président Alpha Condé jusqu’à preuve du contraire, n’a pas encore construit de logement sociaux, mis à la disposition des fonctionnaires ou des citoyens qui le désirent. Ce, près de dix ans après son investiture à la tête de l’Etat ( il a prêté serment le 21 décembre 2010 au Palais du Peuple).
Que dire du prix des denrées alimentaires, alors que l’Etat ne contrôle presque rien dans le secteur du commerce. Il est à se demander si l’Etat peut donner ce qui ne lui appartient pas.
La mesure qui pourrait aider les guinéens dans l’ensemble, c’est bien la baisse du prix des produits pétroliers. A propos, ils sont nombreux des économistes et acteurs du secteur des Transports qui sont formels. Le prix du baril a tellement baissé sur le marché international que l’Etat guinéen devrait vendre le litre de tous les produits pétroliers à 5 000 GNF, pas plus.
A ce prix, le syndicat des transporteurs allait engager des négociations avec l’Etat pour revoir à la baisse le prix du transport urbain et interurbain. Ce qui n’est toujours pas le cas.
Avec 9 000 GNF le litre actuellement, l’Etat gagne 4000 GNF, sans compter la part du gouvernement sur chaque lite de produits pétroliers vendu à la pompe.
Face à la faiblesse de l’Etat, les chauffeurs à travers le syndicat des transporteurs routiers du pays ont pris leur destin en main. Le prix du transport urbain et interurbain a doublé et triplé par endroit. Ce, aussi bien à Conakry qu’à l’intérieur du pays.
Pour combler le manque à gagner avec trois personnes dans les taxis, alors que c’était six auparavant, dix dans les Bus, alors que par le passé, les chauffeurs chargeaient les Bus comme une sardine.
Face au silence assourdissant du gouvernement, les populations ne savent plus à quel prix se vouer dans les transports à travers le pays.
En tout état de cause, ils sont nombreux les guinéens qui estiment que l’Etat a fui ses responsabilités avec l’anarchie qui règne dans le transport en Guinée, entre conducteurs et passagers.
Almamy Kalla CONTE
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