Le gouvernement guinéen a omis de fournir des terres agricoles, une compensation adéquate et d’autres formes de soutien suffisantes aux personnes déplacées par le barrage hydroélectrique de Souapiti, ce qui a dévasté les moyens de subsistance et la sécurité alimentaire de milliers de personnes, a déclaré Human Rights Watch dans un rapport rendu public aujourd’hui. Le barrage fait partie de l’Initiative Ceinture et Route (Belt and Road Initiative, BRI), un investissement de plus de 1 000 milliards de dollars US du gouvernement chinois dans les infrastructures d’environ 70 pays, qui a financé des projets hydroélectriques à grande échelle en Afrique, en Asie et en Amérique latine.
Le rapport de 60 pages, intitulé « ‘‘Nous devons tout abandonner’’ » : Impact du barrage de Souapiti sur les communautés déplacées » révèle que les communautés réinstallées, contraintes de quitter leurs foyers et leurs terres agricoles ancestrales, peinent à nourrir leurs familles, à rétablir leurs moyens de subsistance et à vivre dignement.
Le barrage de 450 mégawatts, qui selon le gouvernement guinéen améliorera considérablement l’approvisionnement en électricité du pays, provoquera le déplacement d’environ 16 000 personnes et inondera 253 kilomètres carrés de terres. Le gouvernement a déplacé une cinquantaine de villages en 2019 et a annoncé son intention d’en déplacer des dizaines d’autres en 2020.