Crise politique : Cellou Dalein Diallo parle de l’entêtement d’un homme qui veut à tout prix confisquer le pouvoir pour lui et son clan
Chers compatriotes,
Je m’adresse à vous au moment où notre pays est secoué par une double crise : une crise politique profonde et une crise sanitaire sans précédent. La crise politique est due à l’entêtement d’un homme qui veut à tout prix confisquer le pouvoir exclusivement pour lui et son clan. Les démarches pour l’en dissuader n’ont pourtant pas manqué. D’abord des guinéens qui, sous la direction du FNDC, ont organisé de grandioses manifestations à Conakry, à l’intérieur du pays et à l’étranger pour montrer à Alpha Condé qu’ils ne veulent pas de troisième mandat.
Ensuite, les autorités morales et religieuses se sont à leur tour mobilisées pour demander au Président guinéen de respecter la Constitution, d’arrêter le massacre de ses compatriotes et d’appeler à un dialogue pour aller à des élections transparentes et inclusives.
Enfin, la communauté internationale, notamment la CEDEAO, l’UA, l’OIF, l’UE, la France, l’Allemagne, l’Angleterre et les États-Unis ont tous appelé au dialogue et à l’organisation d’élections inclusives sur la base d’un Fichier consensuel.
Alpha Condé, rendu autiste par sa boulimie de pouvoir et les appétits de son clan, n’a écouté ni le peuple de Guinée, ni les autorités morales et religieuses de son pays, ni la communauté internationale.
Le double scrutin qu’il a voulu s’est donc tenu le 22 mars. Mais il n’a été qu’un putsch. Un coup d’État déployant non pas des chars et des tanks mais une liste électorale tronquée, des administrateurs territoriaux zélés et sans scrupules agissant sous la direction d’une CENI aux ordres.
Malgré la corruption et un déploiement sans précédent des forces militaires et paramilitaires qui se sont livrées à toutes sortes d’exactions, le peuple s’est rebellé victorieusement contre cette mascarade.
Déjà, le boycott actif du FNDC et de l’écrasante majorité de la jeunesse guinéenne n’avait pas permis la distribution du matériel électoral dans de nombreuses circonscriptions. A maints endroits du pays, les cartes d’électeurs, les urnes, les isoloirs, les fiches d’émargement avaient été saccagés ou détruits.
L’organisation du scrutin a été assuré, non pas par les démembrements de la CENI, comme le prévoit le Code électoral, mais par les administrateurs territoriaux et parfois par des agents en uniforme. Le dépouillement, au lieu d’être effectué dans les bureaux de vote conformément à la loi, a eu lieu dans les sous-préfectures, les garnisons militaires ou les commissariats de police, sans la présence des membres du bureau de vote, ni des représentants des candidats.
Cette fraude massive a donné sans surprise les résultats voulus par Alpha Condé : plus de 61% de participation au référendum et 91% de « oui ». En ce qui concerne les élections législatives, le RPG-arc-en-ciel l’emporte à l’uninominale dans 37 circonscriptions sur 38. La seule circonscription qu’il a perdue est celle où il n’a pas présenté de candidat. A la proportionnelle, il l’emporte avec le même score mais décida de rétrocéder des sièges aux partis politiques qu’il avait convaincus de l’accompagner dans la mascarade. C’est ainsi que des partis dont la liste n’avait pas obtenu 2000 voix se sont vus octroyer plusieurs sièges sur la liste nationale alors que pour avoir un seul siège, il fallait 37000 voix.
Cette situation aussi grotesque que dramatique pour notre pays s’est illustrée par l’existence de plusieurs députés uninominaux élus avec moins de 1% du corps électoral de leur circonscription.
Les conditions illégales et chaotiques de préparation et d’organisation de ce double scrutin sont telles que les résultats ne peuvent en aucun cas être considérées comme étant l’émanation de la volonté du peuple de Guinée. D’ailleurs, la quasi-totalité de nos partenaires au développement l’ont aussi reconnu et n’ont pas manqué de dénoncer le caractère non crédible et non inclusif du scrutin et du Fichier électoral. Les graves violations des droits humains qui ont été constatées dans la préparation et le déroulement des élections ont ému la communauté internationale qui est sortie de sa prudence habituelle pour condamner sans ambages les exactions commises par les forces de défense et de sécurité avant, pendant et après le double scrutin.
Ensuite, les autorités morales et religieuses se sont à leur tour mobilisées pour demander au Président guinéen de respecter la Constitution, d’arrêter le massacre de ses compatriotes et d’appeler à un dialogue pour aller à des élections transparentes et inclusives.
Enfin, la communauté internationale, notamment la CEDEAO, l’UA, l’OIF, l’UE, la France, l’Allemagne, l’Angleterre et les États-Unis ont tous appelé au dialogue et à l’organisation d’élections inclusives sur la base d’un Fichier consensuel.
Alpha Condé, rendu autiste par sa boulimie de pouvoir et les appétits de son clan, n’a écouté ni le peuple de Guinée, ni les autorités morales et religieuses de son pays, ni la communauté internationale.
Le double scrutin qu’il a voulu s’est donc tenu le 22 mars. Mais il n’a été qu’un putsch. Un coup d’État déployant non pas des chars et des tanks mais une liste électorale tronquée, des administrateurs territoriaux zélés et sans scrupules agissant sous la direction d’une CENI aux ordres.
Malgré la corruption et un déploiement sans précédent des forces militaires et paramilitaires qui se sont livrées à toutes sortes d’exactions, le peuple s’est rebellé victorieusement contre cette mascarade.
Déjà, le boycott actif du FNDC et de l’écrasante majorité de la jeunesse guinéenne n’avait pas permis la distribution du matériel électoral dans de nombreuses circonscriptions. A maints endroits du pays, les cartes d’électeurs, les urnes, les isoloirs, les fiches d’émargement avaient été saccagés ou détruits.
L’organisation du scrutin a été assuré, non pas par les démembrements de la CENI, comme le prévoit le Code électoral, mais par les administrateurs territoriaux et parfois par des agents en uniforme. Le dépouillement, au lieu d’être effectué dans les bureaux de vote conformément à la loi, a eu lieu dans les sous-préfectures, les garnisons militaires ou les commissariats de police, sans la présence des membres du bureau de vote, ni des représentants des candidats.
Cette fraude massive a donné sans surprise les résultats voulus par Alpha Condé : plus de 61% de participation au référendum et 91% de « oui ». En ce qui concerne les élections législatives, le RPG-arc-en-ciel l’emporte à l’uninominale dans 37 circonscriptions sur 38. La seule circonscription qu’il a perdue est celle où il n’a pas présenté de candidat. A la proportionnelle, il l’emporte avec le même score mais décida de rétrocéder des sièges aux partis politiques qu’il avait convaincus de l’accompagner dans la mascarade. C’est ainsi que des partis dont la liste n’avait pas obtenu 2000 voix se sont vus octroyer plusieurs sièges sur la liste nationale alors que pour avoir un seul siège, il fallait 37000 voix.
Cette situation aussi grotesque que dramatique pour notre pays s’est illustrée par l’existence de plusieurs députés uninominaux élus avec moins de 1% du corps électoral de leur circonscription.
Les conditions illégales et chaotiques de préparation et d’organisation de ce double scrutin sont telles que les résultats ne peuvent en aucun cas être considérées comme étant l’émanation de la volonté du peuple de Guinée. D’ailleurs, la quasi-totalité de nos partenaires au développement l’ont aussi reconnu et n’ont pas manqué de dénoncer le caractère non crédible et non inclusif du scrutin et du Fichier électoral. Les graves violations des droits humains qui ont été constatées dans la préparation et le déroulement des élections ont ému la communauté internationale qui est sortie de sa prudence habituelle pour condamner sans ambages les exactions commises par les forces de défense et de sécurité avant, pendant et après le double scrutin.
C’est pour toutes ces raisons que le FNDC a décidé de ne pas reconnaitre la Constitution et le Parlement qui sont issus de cette mascarade électorale et est déterminé à poursuivre son combat jusqu’à l’annulation pure et simple de ce double scrutin qui ne repose sur aucune base légale et qui a été organisé en violation flagrante de la Constitution et des Lois de la République.
Chers militants et responsables de l’UFDG,
Je voudrais maintenant m’adresser à vous, pour vous féliciter pour votre remarquable contribution au succès de la lutte menée sous la direction du FNDC contre le coup d’état constitutionnel.
Votre courage, votre abnégation, votre sens élevé de responsabilité, votre patriotisme ont été loués et l’esprit de sacrifice dont vous avez fait preuve tout au long de cette lutte a été unanimement reconnu. Vous avez ainsi honoré votre Parti et son Président.
Votre participation à ce noble combat pour la défense de la démocratie et de l’État de droit dans notre pays, a renforcé la confiance du Peuple de Guinée en notre Parti et en sa capacité à conduire, dans l’unité et la justice, les destinées de notre Nation.
Je sais que cette victoire a été extrêmement coûteuse pour vous en raison des nombreuses exactions dont vous avez été l’objet pendant ce combat héroïque.
Vous avez perdu des proches. Vous avez été nombreux à subir des traitements inhumains et dégradants. Plusieurs d’entre vous ont été blessés, kidnappés, séquestrés, humiliés, mutilés ; d’autres ont vu leurs domiciles violés, leurs boutiques et magasins, pillés et vandalisés.
Je voudrais présenter mes condoléances les plus émues aux familles des victimes, souhaiter un prompt rétablissement aux blessés et exprimer ma solidarité à tous ceux qui ont subi, sous une forme ou sous une autre, la violence des forces de défense et de sécurité.
Vous avez consenti tous ces sacrifices parce que vous aimez la Guinée et vous voulez libérer notre peuple de l’injustice, de la haine et de la violence. Vous souhaitez en effet que dans notre pays, règnent la paix, la justice, la démocratie et la fraternité. Nos sacrifices ne seront pas vains. Notre combat sera victorieux et la Guinée, notre pays, sera une Nation unie et une démocratie apaisée.
Nous devons tous ensemble être fiers de notre peuple, de sa jeunesse, du FNDC qui a donné un sens à notre mobilisation. Notre résistance à la dictature a permis de montrer au monde le vrai visage d’Alpha Condé, un homme prêt à sacrifier la vie et la santé de son peuple pour confisquer le pouvoir à son profit personnel et dans l’intérêt de son clan.
Ceci dit, le serpent n’est pas encore mort. Il est vrai qu’il est décrédibilisé et au ban de la communauté internationale pour non-respect des principes démocratiques et des droits humains. Mais le prix du sang de ceux qui sont morts pour notre liberté et les larmes de leurs familles, c’est la victoire finale contre les bourreaux de notre démocratie. Honorons ces martyrs en continuant notre lutte pour la Guinée de leurs vœux : une Guinée de tous les guinéens, démocratique et prospère.
Mais aujourd’hui, il y a une urgence qui s’impose à toute l’humanité et qui devient partout la priorité des priorités parce qu’il s’agit de la santé et de la préservation de la vie.
Chers compatriotes,
La seconde crise à laquelle nous sommes confrontés est la crise sanitaire. En effet, notre nation, comme les autres nations du monde, est touchée par le coronavirus. Malgré la présence avérée de la pandémie dans notre pays, Alpha Condé a préféré exposer notre vie et notre santé en organisant son double scrutin le 22 mars. Nul n’ignore que l’attroupement que favorise toute élection augmente inévitablement les risques de propagation du virus.
Mais même après sa mascarade, en dépit de la propagation à un rythme effréné de la pandémie du covid-19 dans notre pays, Alpha Condé ne s’est pas soucié de calmer les tensions et de rassembler les guinéens pour faire face au danger sanitaire. Il ne s’est pas non plus occupé d’organiser son administration pour la riposte. Il s’est plutôt attelé à régler les comptes de ses adversaires politiques, à promulguer sa Constitution illégale et à installer son Parlement illégitime, à l’effet, pense-t-il, de rendre irréversible son coup de force du 22 mars.
Vous aviez même entendu à l’époque le chef de la mouvance présidentielle déclarer et je cite : « Les deux cas de coronavirus ne vont pas empêcher la Guinée d’aller aux élections. Ce n’est pas parce qu’il y aura des élections le dimanche que le coronavirus va se fâcher ».
La réalité d’aujourd’hui met en lumière le cynisme de ces propos. En effet, la pandémie enfle chez nous. Elle se propage à une vitesse inquiétante en même temps qu’elle révèle avec force l’impéritie de l’administration et l’insuffisance criarde des infrastructures sanitaires. C’est avec effroi que les guinéens ont entendu Alpha Condé, face au corps médical, dire, je cite : « nous ne gérons pas bien les choses ».
Un tel aveu d’impuissance commande à ce que les guinéens prennent leurs responsabilités, individuellement et collectivement. Et dans cet effort, je sais que je peux compter sur les responsables, militants et sympathisants de l’UFDG, sur tous nos compatriotes d’ailleurs pour être attentifs aux conseils d’hygiène dispensés par nos braves médecins, être disciplinés et ne pas céder à la panique. Chacun, là où il est, avec les moyens humains et financiers dont il dispose doit se mettre au service des plus démunis. Notre combat politique n’aura aucun sens si dans ces moments de douleur et de deuil nous ne pouvons pas être aux côtés de nos compatriotes les plus fragiles.
Malgré les exactions et les assassinats dont nous sommes victimes, nous avons l’obligation de rassembler toutes nos forces pour l’endiguement de cette maladie dans notre pays. Nous devons pallier l’irresponsabilité des autorités. Nous devons être forts là où elles ont été faibles. Nous devons faire bloc là où elles ont été dispersées.
Je tiens à féliciter et encourager le personnel médical et soignant engagé sur le front de la lutte contre le coronavirus. Leur dévouement force l’admiration.
Mes chers compatriotes,
Guinéens de toute appartenance ethnique, de toute obédience politique, de toute confession religieuse, le salut de notre peuple face à cette pandémie passera par chacun d’entre nous.
Alors, je vous exhorte à plus de responsabilité, de solidarité, de discipline, et de respect des gestes barrières édictés par l’OMS et nos médecins.
Nous nous en sortirons, parce que je sais que nous sommes forts, parce que je sais que nous savons être solidaires face à tous les grands défis. Nous vaincrons cette maladie, parce que nous la combattons ensemble. L’homme a toujours vaincu les fléaux qui ont entravé la marche de l’humanité vers le progrès.
Le coronavirus aussi sera vaincu.
Que Dieu protège la Guinée et les guinéens !