Dans la préfecture de Coyah, c’est la consternation générale. Ce mardi a été une véritable hécatombe pour ceux qui ont osé manifester leur mécontentement face à la multiplication des barrages. Des militaires chargés de garder les lieux n’ont pas hésité à tirer à balle réelle sur les manifestants en cette période de Ramadan. Cinq personnes sont tombées et ont trouvé la mort et des dizaines d’autres blessés.
Dans la préfecture de Dubreka également, les populations à la recherche de la pitance quotidienne, se sont soulevés également pour dire NON aux barrages qui ne leur donnent pas à manger. Un mort également par balles réelles et des dizaines de blessés.
Dans la sous-préfecture de Kamsar, préfecture de Boké, les populations ont dit NON aux mensonges d’Etat avec la fourniture gratuite d’électricité. Une électricité introuvable. Là également, les armes ont crépité faisant un mort et des blessés.
Ce qui fait un total provisoire de 7 morts, puisque les blessés dont certains grièvement se comptent par dizaine.
A propos, le moins que l’on puisse dire, c’est que le Président Alpha Condé a une sacrée réputation des promesses. Ce, depuis qu’il est chef de l’Etat le 21 décembre 2010.
Depuis l’apparition de la maladie du coronavirus, il ne cesse de parler, mais aussi de tenir des promesses. Il en est de même que son Premier Ministre, Ibrahima Kassory Fofana. Mais entre les promesses et la réalité sur le terrain, il y a une distance océanique.
Parlant de la gestion de cette maladie, Ibrahima Kassory Fofana dans ses déclarations avait soutenu qu’il est impossible de confiner Conakry, parce que tout simplement, l’Etat n’a pas les moyens pour demander aux populations de rester chez eux. Mais sur le terrain, notamment dans les localités de Coyah et de Dubreka, en périphérie de Conakry, les barrages sont nombreux. Et les militaires restent les gardiens de ces barrages. Rackets, violences, propos déplacés et autres intimidation sont le lot quotidien des populations qui ne sont qu’à la recherche de leur pain, un pain devenu de plus en plus introuvable et pour cause. Les mesures d’accompagnement ne suivent pas. Paiement de 25 dollars à un million 600 mille personnes, distribution gratuite des masques et autres mesures sociales annoncées par Alpha Condé et Ibrahima Kassory Fofana sont introuvables.
Face à cette situation, que faut-il faire, quand le ventre est vide ?
Que dire du nombre de malade qui a explosé avec plus de 2 300 cas confirmés et 11 morts. Au point que la Guinée se retrouve dans le trio des pays les plus touchés sur le continent.
Pour le dire en un mot comme en mille, avec une situation politique alambiquée, une diplomatie à rude épreuve, un pays isolé par la communauté internationale et une situation sociale explosive, la cherté de vie et la pauvreté passent par là, il ne sera pas exagérer de demander au président Alpha Condé de changer de disque. En tout cas, les promesses ne suffissent plus. Juste un point de vue.
Ousmane CISSE