Falsification de la Constitution : le Bâtonnier répond au Ministre de la Justice
Comme annoncé dans une précédente publication, le ministre de la Justice, Garde des Sceaux, Mohamed Lamine Fofana, a déclaré que la Constitution publié au Journal officiel est « applicable et opposable à tous ». Cette sortie intervient au moment où la falsification de la Constitution est sur toutes les lèvres et décrédibilise davantage notre pays au delà de nos frontières.
Joint au téléphone par un reporter de Guineematin.com juste après cette déclaration, le bâtonnier de l’ordre des avocats se dit imperturbable.
Après avoir opté pour le forcing en organisant un référendum constitutionnel qui a coûté la vie à des dizaines de guinéens, le pouvoir n’a pas trouvé mieux que de modifier le contenu du texte soumis au peuple le 22 mars 2020. Et comme de rien n’était, le ministre de la justice affirme que le texte publié au Journal Officiel de la République est « applicable et opposable à tous ». C’était à l’occasion d’un point de presse organisé ce jeudi 4 juin 2020, a siège du département.
Me Djibril Kouyaté, bâtonnier de l’ordre des avocats de Guinée, déplore le manque d’éléments dans la déclaration du ministre qui, il faut le préciser, n’a même pas donné l’occasion aux journalistes présents de poser leurs questions. « Le ministre n’a rien apporté de nouveau dans les débats. C’est ce qui a toujours été sa position. Peut-être il l’a officialisé aujourd’hui. Donc, il n’a pas varié d’un iota. Si non, on s’attendait aujourd’hui à ce qu’il apporte des éléments ; mais, rien de tout ça. Donc, c’est le statuquo ».
Rappelons qu’après l’adoption au forceps de la nouvelle constitution du 22 mars dernier, des esprits malins ont trouvé moyen de changer le contenu de certains articles avant sa publication au Journal Officiel de la République, le 14 avril 2020. Face à ce constat, le barreau de Guinée a, à travers un communiqué diffusé lundi, 1er juin 2020, dénoncé « l’altération frauduleuse » du projet de constitution soumis au référendum et celui qui a été publié. Les avocats ont, par la même occasion, exigé le « retrait immédiat du document faux qu’on appelle à tort nouvelle constitution ».
Source: Guineematin.com