Il était attendu par l’écrasante majorité des guinéens ce 15 juin, date qu’il s’était fixée pour endiguer la pandémie du coronavirus. Mais après l’annonce des mesures prises, force est de constater selon les commentateurs que les fruits n’ont pas tenus la promesse des fleurs.

Parcourons ensemble quelques mesures:

-L’état d’urgence sanitaire pourrait être reconduit ou pas selon la décision du Parlement déjà saisi par le gouvernement pour une période de 30 jours à compter du 15 juin 2020, sur toute l’étendue du territoire national ;

-Le couvre-feu est allégé et est désormais en vigueur de 23 heures à 04 heures du matin pour la zone du « Grand Conakry » (Conakry, Coyah et Dubréka). Il reste entièrement levé à l’intérieur du pays ;

-Fermeture des Marchés à partir de 18 heures pour le Grand Conakry ;

-Les classes d’examen de l’enseignement primaire et secondaire ainsi que les universités seront recouvertes à partir du Lundi 29 juin 2020. Cette reprise des cours sera subordonnée à la présentation par les Ministères concernés d’un plan détaillé portant sur les mesures suivantes :

–            Le respect de la distanciation sociale au sein des établissements

–            La prise systématique de température à l’entrée et à la sortie

–            Le lavage systématique des mains à l’entrée et à la sortie des établissements

–            Le port obligatoire des masques y compris par les enseignants

–            Un programme ordonné de rentrée des classes

-La réouverture à partir du 22 juin 2020, des lieux de culte exclusivement dans les préfectures qui n’ont pas enregistré de cas de Covid-19 pendant une période d’au moins 30 jours. Cette réouverture sera subordonnée à la présentation par le Ministère des Affaires Religieuses au Gouvernement des Mesures appropriées de prévention sanitaire.

A propos, il faut dire que la réouverture des lieux de culte pose problème. La mobilité est une réalité en Guinée surtout en cette période de pandémie. Ouvrir les mosquées par exemple dans la préfecture de Coyah ou de Dubreka qui n’ont pas notifié de cas du coronavirus et fermer les mosquées de Conakry n’a pas de sens. Nombreux sont les populations des préfectures citées plus hauts qui passent tout leur temps à Conakry et rentre le soir ou la nuit chez eux.

Pour ce qui est de l’éducation, beaucoup de zone d’ombre demeure. Le Président Alpha Condé n’a rien dit des classes d’intermédiaire et comment l’Etat compte se tenir pour éviter l’année blanche pour les classes d’intermédiaire.

Même pour les classes d’examen, nombreux sont les citoyens qui sont restés sur leur faim.

En attendant de voir clair, force est de constater que les populations qui croupissent sous le poids des mesures sanitaires du président Alpha Condé sont laissés pour compte.

Pour l’heure, pas de mesures pour accompagner les populations dans leur quotidien. Y compris les paysans producteurs qui nourrissent pourtant les guinéens.

 

Ousmane CISSE