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SALGUIDIA-Forécariah : l’arnaque de l’Etat ?

La  relance de la société Salguidia dans la sous-préfecture de Maférinyah, préfecture de Forécariah n’est pas passée inaperçue aux yeux de nombreux observateurs et surtout  des  anciens travailleurs ressortissants de la préfecture de Forécariah.

La raison, ce sont les termes même du contrat qui pose problème et  assez de questions, parce que comportant de nombreuses zones d’ombres.

Votre quotidien en ligne Guineelive  a fouiné dans les archives  et abordé les anciens travailleurs pour aboutir à la conclusion selon la quelle, cette cession ressemblerait  bien à  » une arnaque au sommet de l’Etat », selon les anciens travailleurs.

Notre Dossier

SALGUIDIA  (Société arabo-libyenne-guinéenne pour le développement industriel et agricole), située dans la sous-préfecture de  Maférinya,  préfecture de Forécariah  a été créée  dans les années 1970 sous le régime de feu Président Ahmed  Sékou Touré, grâce à la coopération libyenne, comme le nom de la société l’indique.

Selon les anciens travailleurs de la société, SALGUIDIA, située à 75 km  seulement de Conakry avait une superficie totale de

plus de  2 000 hectares. Salguidia, c’est aussi une usine, plusieurs bâtiments, des barrages ou retenue d’eau, mais aussi et surtout plus de 400 employés avec à la clef des milliers de familles qui dépendaient exclusivement de cette unité industrielle.

Avec la nouvelle cession qui est intervenue le 18 juin dernier,  ni la convocation d’une Assemblée générale des actionnaires,  ni l’accélération du processus d’audit technique et financier,  ni la sécurisation des actifs, ni l’élaborera d’un plan transitoire de relance des activités de la société, encore moins  la situation des anciens travailleurs n’est abordé. Ce n’est pas tout car, les Ministres de l’Economie et des Finances Mamady Camara et celui de l’Industrie, Tibou Camara n’ont effectué le déplacement  de  Maférinya  pour  avoir le cœur net sur la situation de ce fleuron de l’industrie guinéenne. Ils sont restés dans leur bureau pour faire ce qu’ils ont à faire.

Le  contrat de cession signé le jeudi 18 juin avec  la  Convention d’établissement de la société agro-industrielle Guinéo-Emirati (SAGE S.A)  pour la relance de l’ex- SALGUIDIA restera à jamais gravé dans les annales de l’histoire. Même si le patron de la société parle de développement socio-économique des zones de production de l’ananas en République de Guinée, cela  pose problème et ressemble à de l’arnaque de la part de l’Etat, affirment le fils d’un ancien travailleur de Salguidia.

Pour preuve, dit-il, le  Ministre de l’industrie et des PME, Tibou Camara et celui de l’Economie et des Finances, Mamady Camara, qui ne se sont pas rendus sur le terrain  ont fixé le montant de cession à  140 millions GNF,  détenu à 80% par la société  agro-industrielle Guinéo-Emirati et à 20% par  l’État guinéen. Qu’est ce que les guinéens et l’Etat gagneront dans un contrat de ce genre, s’interroge t-il ?

L’autre problème et non des moindres, c’est que Tibou Kamara, n’a donné aucun détail sur la reprise des activités de l’unité industrielle, avant d’engager  l’Etat guinéen dans un marché d’arnaque, affirme un ancien travailleur de la société.

Malgré tout cela, Tibou a  rappelé à la signature de cette convention, qu’à partir de sa signature, la dite convention engage automatiquement les deux parties : Etat guinéen et les partenaires Emiratis dont les guinéens n’ont aucune information sur le statut de la société aux Emirats Arabe Unis et dans le monde. Mais à ce niveau, un ancien travailleur affirme comme l’autre : «  à beau mentir, qui viens de loin ».

Pour le dire en un mot comme en mille, personne ne sait si l’expertise de cette société est avérée ou si elle a fait ses preuves ailleurs en Afrique ou dans le monde dans le domaine agro-industriel.

Parlant des anciens travailleurs, le ministre Tibou Camara a laissé entendre que le «  Droit  des anciens  travailleurs de l’ex SALGUIDIA en matière d’arriérés de salaires et de cotisations sociales seront pris en compte dans  une transparence requise ».

Toutefois, aucun ancien travailleur de l’ex-SALGUIDIA n’avait été associé à cette cession, sinon, nous aurions dit au Ministre que la valeur marchande  de cette unité industrielle et ses actifs ne ressemblent pas du tout à 140 millions de francs guinéens, affirme un  autre ancien travailleur agacé par la tournure des événements.

A propos justement de cette cession à 140 millions, un pays qui se dit souverain doit pouvoir contrôler ses secteurs clés parmi lesquels le secteur agricole. Aucun pays sérieux ne laisse son agriculture dans les mains des autres. SALGUIDIA est l’une des rares sociétés agricoles de taille dont la Guinée dispose.

Nous ne devons pas céder une telle société aux « étrangers » avec « un capital social de 140 millions de FG détenus à 80% par les étrangers »?.

Concrètement qui se cache derrière cette convention?. Les personnes impliquées dans cette opération  à la présidence de la République, au Ministère des Finances et à celui de l’industrie doivent savoir que les guinéens les regardent. Un jour viendra, elles vont rendre compte.

SALGUIDIA, c’est une longue histoire : COPRAWA, SIFRA, SALGUIDIA, NST, EX-SALGUIDIA.

Aujourd’hui SAGE. Comme le dirait l’autre, rien n’est éternel. Si cette convention est signée dans l’intérêt des guinées, le temps nous le dira. Retenez une chose, messieurs les décideurs : SALGUIDIA n’est pas à bazarder.  Demain, SALGUIDIA ou SAGE reviendra aux dignes fils de la Guinée.

 

Mohamed L. Soumah