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Alpha Condé et la crise au Mali : l’inquiétude de Sekhoutouréah

Autrefois démocrate et pan-africaniste convaincu, l’opposant historique Alpha Condé après cinquante ans de combat politique, selon ses propres termes est devenu Président de la République de Guinée en 2010, plus précisément le 21 décembre.

Depuis, il était convoité à travers le monde, notamment en Afrique pour parler de démocratie, de bonne gouvernance, d’alternance au pouvoir, mais aussi des questions internationales.

Seulement voilà, après avoir goûté aux délices, la boulimie du pouvoir semble s’emparer de l’opposant et il n’est plus la bienvenue pour parler de démocratie, de bonne gouvernance, d’alternance au pouvoir, encore moins des questions internationales. Avec la réquisitionnées Alpha Condé  des forces de défense et de sécurité face aux manifestants désarmés, militaires, policiers et gendarmes étaient déployées  dans les quartiers de Conakry,  c’est la dictature qui s’installe.

Conséquence de cette situation, le chef de l’Etat guinéen a voulu jouer aux sapeurs pompiers dans la crise malienne. Mais l’opposition du Mali avec à sa tête Oumar Mariko, depuis l’arrestation de Soumaila Cissé, lui a clairement fait savoir qu’il n’est pas un exemple de démocratie et de bien vouloir s’occuper de « ses oignons en Guinée ». Mumar Mariko n’a donné aucune occasion au Président guinéen. Un dicton populaire ne disait-il pas je cite, « un bon conseil doublé de mauvais exemple, vaut mieux le silence ».

Mais puisque les révolutions sont contagieuses et le Président Alpha Condé le sait plus que quiconque, le locataire du palais Sekhoutouréah  suit de très près la situation malienne, bien que  la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’ouest, l’ignore dans la résolution de la crise malienne, parce qu’il n’est pas un bon exemple pour parler de démocratie et de bonne gouvernance. A son détriment, l’organisation sous-régionale mise plutôt sur le Niger et son Président Mahamadou Issoufou, du Sénégal, du Nigéria et bien d’autres pays. C’est sans doute, un pied de nez à celui qui aura passé cinquante ans à lutter pour les valeurs de  démocratie, de bonne gouvernance, d’alternance au pouvoir.

Mais puisque un autre dicton nous enseigne que les mêmes causes produisent les mêmes effets, si le Président IBK quitte le pouvoir pour avoir grugé la  démocratie et  la  bonne gouvernance, Alpha Condé sait pertinemment que c’est ce qu’il fait en Guinée. Bien qu’il  soit  soudainement devenu plus souverainiste que démocrate, il ne sera pas exagérer qu’un jour, la CEDEAO, l’Union africaine et la communauté internationale lui demande de faire la même chose. Vu tout ce qui se passe dans le pays.

 

Mohamed SOUMAH