A Bamako dans la capitale malienne, les jours se suivent et se ressemblent pour le locataire du palais de Koulouba. La visite jeudi dernier de cinq chefs d’Etats africains pour « jouer les sapeurs pompiers » dans la crise qui oppose le Président Ibrahima Boubacar Kéita et son opposition regroupée au sein du Mouvement du 5 juin n’a pas donné de résultats escomptés.

Le M5 pose toujours  comme condition, le départ  du Président IBK du Palais de Koulouba, un point, c’est tout. Le chef de l’Etat ivoirien, Alhassane Dramane Ouattara, l’auras d’ailleurs appris à ses dépens. Jugé trop proche du Président Alpha Condé, qui n’est plus un exemple de démocratie  et de bonne gouvernance sur le continent a été hué lors des négociations par les caciques du M5.

ADO aurait selon nos informations quitté Bamako sur la pointe des pieds pour rentrer précipitamment à Abidjan avant la fin des négociations.

Pour rappel, Alpha Condé est accusé par l’opposition malienne d’envoyer des soldats guinéens pour tirer sur les manifestants  à Bamako.

En tout cas, l’imam Mahmoud Dicko, turbin devant l’éternel  dans la mobilisation des maliens pour le départ du Président IBK a affirmé en marge de la visite des cinq chefs d’Etats de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest, qu’il « préfère mourir en héros que de mourir en traitre », fin de citation.

C’est dans ces conditions que se réuni ce jeudi en visioconférence, les 15  chefs d’Etats africains regroupés au sein de la  Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest sur la crise malienne, dans ce qui ressemble bien à un dialogue de sourds.

La CEDEAO estime que le départ du Président  IBK  du pouvoir est une ligne rouge à ne pas franchir, alors que le Mouvement du 5 juin pose comme condition à tout dialogue,  le départ du Président du Mali du pouvoir.

Cerise sur le gâteau, les jeunes du mouvement de contestation ont promis de remettre ça, après la fête de Tabaski. Une  manifestation de toutes les incertitudes  est prévue pour le  3 Août prochain pour exiger encore une fois, le départ du Président IBK du pouvoir.

Alors, que faire pour ne pas que l’exemple malien fasse tache d’huile dans la sous-région ouest-africaine et sur le continent africain tout entier ?. C’est justement  cette équation à plusieurs inconnus que 15 présidents africains tenteront de répondre ce lundi.

Pour le dire en un mot comme en mille, les exemples de tripatouillages constitutionnels ne manquent pas sur le continent. La Guinée est un exemple où le Président Alpha Condé est accusé à tort ou à raison par ses détracteurs de vouloir mourir au pouvoir, après le double scrutin contesté du 22 mars dernier. Son second et dernier mandat constitutionnel expirant le 21 décembre 2020.

La crise malienne  liée au départ du Président IBK du pouvoir pour corruption et déficit démocratique inquiète  au Palais Sekhoutouréah. Les mauvaises langues affirment même que le locataire des lieux ne dorme plus que sur un œil. La peur des manifestations du Front National pour la défense de la Constitution  pour réclamer son départ du pouvoir est bien présente.

Pourtant, le président de la commission de la CEDEAO, l’ivoirien Jean Claude Kassi mettait en garde les chefs d’État en ces termes :  «Un peuple ne peut se pilier aux caprices d’une minorité d’hommes qui foulent aux pieds les bases de la démocratie. Et les regarder faire serait une complicité de notre part».

Comme on le voit, ce 27 juillet est le lundi de toutes les incertitudes autour du Président  en exercice de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest,  Mahamoudou  Issoufou, qui avait pourtant avertis ses frères Présidents dont Alpha Condé lui-même en ces termes : « Je confirme de manière irréversible que je ne vais pas modifier la constitution et que je ne briguerai pas un 3ème mandat ».

Muhamadu Buhari du Nigeria sur la même ligne le 31 décembre 2019 : «Je me retire en 2023 et je ne prendrais part à aucune élection dans le futur».

Le Président Alpha Condé, lui crois toujours au peuple. C’était le 31 décembre 2019:  » seule la volonté du peuple sera la décision finale qui s’imposera à tous ».

Guineeelive suit la rencontre des  15  chefs d’Etats africains de la  Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest sur la crise malienne pour vous.

Mohamed  SOUMAH