Connu pour son franc parlé et sa connaissance de l’actualité sociopolitique de la Guinée, Honorale Sékou Koureissy Condé a accordé une interview à la rédaction de votre quotidien en ligne (guineelive.com). Au cours de cet entretien, nous avions parlé du parti ARENA, des différentes violences enregistrées dans le pays, de la demande de dissolution de la nouvelle assemblée et la nouvelle constitution par le FNDC et la prochaine élection présidentielle.

Parlant du parti ARENA,  honorable Sékou Koureissy Condé nous a dit : « L’Alliance pour le Renouveau National (ARENA) a été créé et agrée le 27 Août 1992 en Guinée. Demeurant, ce sont les cadres guinéens vivants en Europe, en Afrique qui se sont réunis à Berlin pour réfléchir de la mise en place d’un parti d’élite où les meilleurs se retrouvent, chacun dans son domaine de spécialité pour contribuer à élever le niveau du débat politique en Guinée et à envisager deux chemins : la Paix et le Développement. Nous sommes tous revenus en Guinée pour suivre toutes les péripéties de l’évolution sociopolitique. Commençant par le vote de la loi fondamentale du 21 Décembre 1990, jusqu’aux dernières élections du 22 Mars 2020, l’Alliance pour le Renouveau a exceptionnellement, effectivement participé au débat qui est toujours axé sur la justice, la paix et la réconciliation pour le développement du pays ».

Il n’est secret pour personne que des situations de violences occasionnant des cas de morts se produisent souvent en Guinée. Sur le sujet, il a mentionné ceci : « En tant que parti politique, nous avons l’obligation morale de prendre position. Et, c’est avec ça, nous n’avons pas de bâton, ni le caillou, non plus des armes à feu. Nous sommes installés dans la non-violence. Nous dénonçons la violence. C’est ce que nous avons fait dans l’historique de ce qu’on appelle le dossier Bambeto-Cosa. Nous avons constamment dénoncé les violences exercées par les forces de l’ordre dans cet espace-là. Nous avons demandé aux citoyens de cette partie de Conakry que les revendications aussi soient telles ne doivent pas se faire dans l’affrontement contre l’Etat. Donc, il y’a une question de responsabilité citoyenne, première. Secundo, la récupération ethnique des manifestations politiques en Guinée est de nature à porter préjudice à l’édifice national à court, moyen et à long terme. Donc, l’ARENA ne s’associera pas à aucun débat qui ne tient pas compte des familles des victimes, de la recherche des coupables, des responsables de ces tueries. Dans le même espace temporaire, nous regrettons que malgré ces résultats regrettables, les partis politiques continuent à manifester de la même manière. Et, finalement même les corps appartiennent à un parti politique, ce n’est pas normal. Les morts appartiennent aux familles. Et, l’autre manière que nous, nous proposons c’est le dialogue. Personne ne peut se départir de ce chemin. Nous condamnons les agissements des forces de l’ordre dans cette partie de la Guinée. Nous appelons les acteurs politiques à éviter la récupération, la frustration des citoyens. Et, nous demandons aux citoyens d’utiliser tous les moyens de droit, de non-violence pour protester ou revendiquer ».

Quand à la demande de dissolution de la nouvelle Constitution et de l’Assemblée Nationale, l’honorable Koureissy Condé s’est fait entendre aussi. « Oui, c’est une réclamation d’opinion. Mais comment ils veulent faire ça ? Comment ils veulent arriver à cet objectif ? Moi, je pense que le réalisme politique est une solution, un comportement, une attitude qui garantit l’avenir politique. La constitution du 6 Avril quel que soit les contours, le contexte, la crispation, de divergence dans lesquels ça s’est passée, il se trouve aujourd’hui que les institutions dignement autorisées à reconnaitre l’ont reconnue et la reconnaisse. L’Etat fonctionne déjà sur cette base, des lois sont déjà votées sur cette base. Alors qu’est-ce qu’il faut faire ? Il faut s’appuyer sur la même Assemblée Nationale pour envisager des révisions et des modifications. Donc, il y’a toujours des chemins de droit. Alors dire que je ne suis pas d’accord, c’est tout à fait normal, tout est une question de position, d’attitude et des réponses que nous apportons. Si c’est dans la non-violence, tout est égal dans la république. Je comprends parfaitement les frustrations, mais la solution qui m’intéresse, qu’on me propose une autre solution en dehors du refus de dialogue, de la volonté d’ethinisation du débat politique. Enfin, j’en appelle à l’Etat qui a normalement la solution à toutes ces préoccupations. Que l’Etat envisage régulièrement, constamment des solutions d’apaisement présentables et défendables ».

Par rapport au sujet concernant la proposition du 18 octobre pour la tenue de l’élection présidentielle, le patron de l’ARENA a estimé que la CENI est dans les normes.

« L’Alliance pour le Renouveau National ira aux élections présidentielles. Elle présentera sa candidature. Cela dépendra de la décision des instances dirigeantes de notre parti. Ceci dit constitutionnellement par rapport à la date du 21 Décembre, la CENI a 60 jours plutôt ou plus tard 90 jours pour présenter le chronogramme. Je pense de ce point de vue, la CENI est dans les normes ».

Entretien réalisé par Daouda Yansané

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