Le Président Alpha Condé et ceux qui le soutiennent n’ont qu’à beau clamé qu’ils peuvent aller à la présidentielle théoriquement prévue pour le 18 octobre sans les principaux partis de l’opposition, rien n y fait. Comme nous enseigne un dicton populaire, « le mensonge fleurit, mais jamais ne donne des fruits ». Pour le dire en un mot comme en mille, une relation bâtie sur le mensonge ne peut durer éternellement. Mieux, les défauts de la gueule du chien, n’influence point, la brillance de ses dents et c’est le lézard qui s’affaire à bouger, le mur aussi demeure en place.
Le Président Alpha Condé et ses partisans devraient donc se rendre à l’évidence. Une élection sans les principaux partis de l’opposition que sont l’UFDG, l’UFR, le PEDN, pour ne citer que ceux-là, n’en sera pas une. La majorité des guinéens reste derrière ces formations politiques, à en croire aux débats de société et dans les media.
C’est sans doute conscient de cette réalité, que la Commission électorale nationale indépendante, qui avait annoncé la mise en place d’une commission financière et une rencontre avec les partis politique vendredi dernier, le même jour que le Décret confirmant la date des élections législatives par le Président Alpha Condé, a reculé. En reportant à une date ultérieure, la rencontre avec les partis politiques engagés dans la course à la présidentielle de la République.
Dans les coulisses, tout porte à croire selon nos informations, que l’opposant historique, qui a consacré des dizaines d’années dans la promotion du Droit, de la Démocratie et de la bonne gouvernance, ne dorme pas sur les lauriers. Au contraire, Alpha Condé puisqu’il s’agit de lui, est à la recherche des voies et moyens pour renouer le dialogue avec son opposition, « récalcitrante ».
Justement, cette opposition reste droit dans ses bottes: pas question de reconnaître le double scrutin controversé avec une constitution publiée au journal officiel différente de celle votée et promulguée ( parlement et nouvelle constitution).
A vaincre, sans péril, pour triompher sans gloire ou comme le disait l’écrivain malien, Amadou Hampathé Bah, dans l’étrange destin de Wangrin, quand on a plus en face de lui un adversaire de taille, le combat perd son attrait et dévient viril. D’où le choix cornélien pour le chef de l’Etat guinéen.
Mohamed SOUMAH