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Mali : la CEDEAO joue et perd…

Ce qui est désormais convenu d’appeler par les analystes politiques, le collège du syndicat des chefs d’Etats de la communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest, l’organisation sous régionale à tendance à défendre ses propres  intérêts que celui des peuples.

Ainsi, face aux Présidents qui tripatouillent les constitutions à souhait pour se maintenir au pouvoir à vie, avec à la clef, un, deux, trois, quatre mandats, la CEDEAO ne dit rien.

Mais avec le vent des révolutions qui soufflent sur le continent, le Burkina Faso, puis le Mali, à présent, l’organisation sous-régionale se rend finalement à l’évidence.

Pour revenir aux fondamentaux, la CEDEAO a vu le tripatouillage des constitutions et la mauvaise gouvernance au Burkina Faso, au  Mali,  en Guinée, en Cote d’Ivoire, mais n’a dit rien.

Il a fallu que les forces patriotiques du pays de Modibo Kéita, regroupées au sein du Mouvement du 54 juin  se lève pour exiger le départ du Président Ibrahima Boubacar Kéita du pouvoir, pour voir la CEDEAO se mouvoir et exiger le respect de l’ordre constitutionnel.

Avec ce qui est aussi désormais convenu d’appeler ce coup d’Etat, la CEDEAO est resté droit dans ses bottes : le respect de l’ordre constitutionnel. Mais, puisque  la société civile malienne, les partis politiques du Mali dans leur ensemble, le Mouvement du 5 juin et les maliens dans leur grande majorité, sont d’accord, que fera alors, le syndicat des chefs d’Etat ce jeudi. Etant bien entendu que pour l’opposition malienne, la cause est déjà entendue.

En réunion ce jeudi en visioconférence, les 15 chefs d’Etat pourraient prendre d’autres sanctions contre les militaires qui ont pris le pouvoir au Mali. Mais puisque ce ne sont pas les 15 chefs d’Etats qui seront candidats aux élections maliennes, mais plutôt des partis politiques maliens qui ont déjà apporté leur soutien aux militaires, il est à se demander, si la CEDEAO n’a pas  joué pour perdre.

En tout état de cause, qu’on se le tienne pour dit,  la situation sociopolitique en Guinée, n’augure pas de lendemains meilleurs.

Ousmane CISSE