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Mali : la CEDEAO recule pour mieux sauter…

Initialement prévue ce mercredi, la rencontre entre les chefs d’Etats et de gouvernement de la communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest  sur la crise malienne a été finalement ajournée et reportée au vendredi prochain.

Selon nos informations, des blocages ne manquent pas entre les Présidents de la CEDEAO.  Trois camps s’opposent désormais au sein de l’organisation sous-régionale.

Primo : il y a des Présidents qui sont sur la ligne dure avec à la clef, des sanctions économiques sévères. C’est le cas des Présidents Alpha Condé de la Guinée et Alhassane Dramane Ouattara , notamment. Ils mènent la bonne guerre, puisqu’ils sont tous candidats pour un troisième mandat dans leur pays.

Secondo : il y a les Présidents qui sont pour un assouplissement des sanctions, Macky Sall du Sénégal et Mahamadou Buhari du géant du Nigéria. Ce bloc estime que les sanctions sont contreproductives et n’auront de conséquence que sur la vie déjà précaire des populations maliennes.

Tierso : il y a des Présidents qui estiment  que la communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest  doit aussi condamner les chefs d’Etats qui modifient la constitution pour se maintenir au pouvoir. En tête de liste, le Président Bissau-guinéen, Umarrou Cissoko Emballo et son homologue du Niger, Mahammadou Issoufou.

Ces chefs d’Etats estiment que le non respect des constitutions par les chefs d’Etats est à l’origine de l’instabilité politique en Afrique. Il faudrait alors mettre la pression, pour que les modifications constitutionnelles qui permettent aux chefs d’Etat de briguer trois mandats s’arrêtent.

Face à cette trilogie, le choix reste cornélien pour la communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest. D’où le report de la rencontre par le Président en exercice de la CEDEAO, Mahammadou Issoufou du Niger afin de rapprocher les positions avant une nouvelle rencontre par visioconférence ce vendredi 28 Août prochain.

L’autre problème qui inquiète les 15 Présidents de la sous-région, reste le sort du Président déçu, Ibrahima Boubacar Kéita. Âgé aujourd’hui de 75 ans, il a selon de nombreuses indiscrétions une santé fragile. Comment lui retirer alors des mains des militaires qui sont Maitres de Bamako ?

Aux dernières nouvelles,  Louise Mushikiwabo, la Secrétaire générale de l’organisation internationale de la Francophonie en visioconférence mardi 25 août avec le Conseil permanent de la Francophonie en session extraordinaire  a suspendu le Mali de l’organisation francophone.

Mais à l’examen de la situation, la francophonie s’est alignée aussi sur  la position du Président du Sénégal, qui a estimé que les sanctions touchent directement les populations.

En tout état de cause, la situation malienne constituera désormais un précédent dans la gestion des pays par les Présidents de sous-région ouest-africaine.

 

Almamy Kalla CONTE

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