Il n’est secret pour personne que le système de santé guinéen vit dans une situation de précarité qui ne dit pas son. Cela d’après plusieurs observateurs est dû à la mauvaise gestion des fonds, la corruption, la surfacturation et autres.

Pour palier à tous ces phénomènes, le gouvernement à travers le Ministère de la santé et ses partenaires dont la Banque mondiale, le Fonds Mondial et Gavi ont décidé de mettre en place l’Unité d’Appui et de Gestion à la coordination des Programmes et Projets (UAGCP).

Cette direction qui permettra désormais de contrôler et orienter les fonds destinés au ministère de la santé a été inaugurée ce vendredi 04 septembre 2020 à Conakry.

Présidant la cérémonie d’inauguration,  le ministre de la santé et de l’hygiène publique, Remy Lamah a précisé que c’est suite à la demande du ministère de la santé qu’un audit institutionnel a été fait en 2016. Parmi les recommandations issues de cet audit, figure la mise en place d’une unité d’appui à la gestion et a la coordination des programmes et projets pour pallier au cloisonnement et au manque d’intégration entre les programmes de santé qui conduisent a l’inefficacité au niveau central et alourdissent la charge de travail des prestataires de services.

« Cette unité d’appui dont nous avons procédé aujourd’hui a la visite des locaux aura pour objectifs spécifiquement: améliorer le taux d’absorption des fonds extérieurs ; Eviter les situations qui conduisent l’État à des remboursements de fonds suite à la non maîtrise des procédures tant au niveau central qu’au niveau décentraliser; Enfin, améliorer la crédibilité du Gouvernement vis-à-vis de ses partenaires. Ainsi, Vous convenez avec moi qu’avec la mise en place de l’unité d’appui à la gestion et la coordination des programmes et projets, le Ministère de la santé dispose désormais d’un outil puissant en vue de l’amélioration substantielle de la gestion des fonds extérieurs et domestiques à tous les niveaux de notre système », rassure le ministre Lamah.

Le coordinateur de l’Unité d’Appui et de Gestion à la coordination des Programmes et Projets, Dr Timothée Guillavogui est confiant du rôle que jouera son unité.

« C’est compte tenu des difficultés que nous avons eu dans le passé, en matière de gestion financière que nous avons doté le ministère une belle structure capable d’aider le gouvernement à diminuer les remboursements. Comme vous le savez des remboursements, on ne gère pas ici un autre fonds ce sont des contribuables des guinéens qu’on prend pour rembourser des fonds qui sont mal gérés. Et, c’est pour pallier à ça afin d’économiser les montants qui sont destinés à ce remboursement que nous avons mis en place cette structure de gestion. Et, ce qui est plus important, c’est la crédibilité du gouvernement. Plus on est crédible devant les partenaires, plus on peut aussi bénéficier des financements pour compléter des efforts du pays, afin d’atteindre des objectifs », a-t-il expliqué.

Selon lui, l’UAGCP n’est pas un ministère parallèle qui est mis en place. Mais, plutôt un service d’appui du département de la santé. « Comme son nom l’indique, c’est un service d’appui, pas un service qui va faire le travail des structures existantes. Aucune direction ne sera privée de ses services au contraire  elles seront appuyés par cette unité pour que chacun soit capable de mieux ».

De  son coté, Joseph Alfred Ki-zerbo, représentant de l’organisation mondiale de la santé en Guinée à dit que unité permettra au pays et ses partenaires de mieux travailler ensemble dans l’esprit de la déclaration de Paris sur l’harmonisation et l’efficacité de l’aide.

« Comme vous le savez, de nombreux partenaires, bailleurs de fonds comme la Banque Mondial, le Fonds mondial de la lutte contre le paludisme, la tuberculose et le VIH/sida, l’initiative Gavi pour la vaccination et d’autres injectent dans le pays des montants importants pour améliorer les indicateurs de santé. Le gouvernement consent aussi des efforts sur le budget national pour compléter ces interventions des partenaires. Donc, l’idée c’est d’avoir une unité qui va permettre une meilleure gestion dans un panier commun de tous les financements extérieur  qui arrivent pour plus de visibilité, d’efficience et pour éviter la fragmentation et autres. C’est une mutualisation qui  va entraîner plus d’efficience, plus de rédevabilité mutuelle entre le département de la santé et ses partenaires», a t-il conclu.

Daouda Yansané