Dans les conditions prévues par la Loi en vigueur, le chef de l’Etat doit convoquer le corps électoral 38 jours avant le jour de l’élection, c’est-à-dire le 18 octobre 2020. Dans les conditions normales donc, la Cour Constitutionnelle doit communiquer ce mercredi la liste des candidats qui remplissent les conditions pour être candidats à la présidentielle du 10 octobre prochain. Et le Président Alpha Condé doit convoquer le corps électoral ce 10 septembre 2020. Ce qui correspondant au délai de 38 jours prescrit par la Loi.

Seulement voilà, le Président Alpha Condé et la Cour Constitutionnelle qui lui ai inféodée semblent être rattrapés par les nombreuses Lois qu’ils ont promulgué pour le plus grand malheur de la démocratie et de l’Etat de Droit. Suivez notre regard.

La version de la Loi soumise au référendum du 22 mars 2020, stipule que « tout candidat à la Présidence de la République doit être de nationalité guinéenne, jouir de ses droits civils et politiques, jouir d’un état de bonne santé certifié  par un collège de médecins assermentés par la Cour Constitutionnelle, 40 jours au moins et 60 jours au plus avant la date du scrutin… ».

Mais la  version de la Loi promulguée de la constitution et publier au journal officiel le 6 avril dernier avec une trentaine de modification d’articles est tout autre et semble être taillé pour les besoins de la circonstance et soumis au peuple. Cette version du 6 avril stipule « tout candidat à la Présidence de la République doit : être de nationalité guinéenne, jouir de ses droits civils et politiques, justifier le parrainage des électeurs déterminés par le corps électoral… ».

Comme vous pouvez le constater,  entre le texte constitutionnel soumis au référendum du 22 mars 2020 et celui promulgué et publier le 6 avril dernier au journal officiel de la République, il y a une distance océanique.

Sur quelle constitution, les guinéens voteront le 18 octobre prochain ? Cette question lancinante et bien d’autres restes pour le moment sans réponse.

Qu’à cela ne tienne, avec ces contradictions et biens d’autres, de sources concordantes, votre quotidien en ligne, a reçu des informations comme quoi, Alpha Condé ne convoquera pas le cor électoral demain 10 septembre pour plusieurs raisons.

Primo : nombreux sont les candidats déclarés qui sont des inconnus pour le grand public, alors qu’ils veulent être Président des guinéens.

Secondo : la candidature de Cellou Dalein Diallo, aura faussé tous les calculs. Selon nos informations, le chef de l’Etat doit refaire de nouveaux calculs, surtout que la formation politique qui porte la candidature de Cellou, l’’UFDG, a prévenu qu’elle n’acceptera une  défaite de trop face à Alpha Condé. Les esprits sont donc préparés.

Tierso : selon nos informations, les calculs politiques teintés de l’ethno-stratégie et d’équilibrisme qui voudraient que chaque région naturelle ait un ou des candidats, réalisés par le Président  Alpha Condé, auraient faussés.

Que dire en autre, du chevauchement des Lois cité plus haut. Pour le dire en un mot comme en mille, le Président Alpha Condé apparait la fois comme le juge, le peuple et élu du peuple.

En attendant d’avoir demain jeudi le cœur net sur toutes ces questions et bien d’autres avec le Président ou pas convoquant le corps électoral, la communauté internationale à l’image de nombreux guinéens s’accordent à dire qu’avec une Loi non claire, il fallait s’attendre à des lendemains, pas du tout reluisant pour la Guinée.

Ousmane CISSE