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Présidentielle du 18 octobre : Guineelive vous présente Makalé Camara, présidente du FAN

Chères lectrices et lecteurs de Guineelive, vous le savez certainement. C’est une tradition chez nous. Votre quotidien en ligne depuis sa création en 2008, à chaque élection présidentielle en Guinée, se propose de vous présenter tous les candidats. Une façon pour nous de vous donner le profil de chaque candidat. Ce qui à n’en pas douter vous permettra de connaitre tous les candidats à la présidentielle. Cela vous permettra également de faire le bon choix. Ce fut le cas à la présidentielle de 2010 où vous avez pu lire sur Guineelive la biographie des 24 candidats. Mais aussi la présidentielle guinéenne du 11 octobre 2015 avec la biographie des 7 (sept) prétendants au fauteuil présidentiel.

Et tout naturellement, vous aurez la Biographie des 12 candidats à la présidentielle du 18 octobre 2020, avec bien naturellement, celui du Président Alpha Condé, candidat à un troisième mandat à la tête de l’Etat.

La présidente du parti le Front pour l’Alliaance Nationale (FAN), Hadja Makalé Camara est une juriste et diplomate qui a occupé plusieurs fonctions et des  postes ministériels.

BIOGRAPHIE DE MAKALE CAMARA

JURISTE / DIPLOMATE

 

Je suis Hadja Makalé Camara,  mariée, mère de trois garçons. Je suis Diplômée en Droit de l’Université de Conakry, avec un master en droit du travail en 1980. Plusieurs formations au Bureau International du Travail ( BIT) et à la Direction du Travail à Paris. Humphry fellow en 1984, j’ai fait une formation de » non degree program » en Relations Internationales et Gestion du Développement pendant un an à American University à Washington. Nommée Inspecteur Général du Travail en 1986, j’ai rédigé le code du travail de la République de Guinée. A cette fonction, j’ai joué le rôle d’arbitre entre les syndicats et le patronat en veillant sur le respect des conditions de travail par la négociation de conventions par secteur d’activités.

Je suis nommée en 1991, membre du Comité Transitoire de Redressement National (CTRN). Cette Institution a joué le rôle dévolu à un Parlement et a été le creuset de toutes les lois régissant un Etat de Droit. Aujourd’hui encore, le législateur s’inspire de ces textes de loi.

En 1992, je fus nommée Secrétaire d’Etat aux Affaires Sociales à la Promotion Féminine et à l’Enfance. A l’issue de ma prise de contact avec les organisations féminines de la Guinée, j’ai réalisé une étude portant analyse des freins et vecteurs d’appui pour une meilleure prise en compte des activités de la couche féminine.

A la préparation de la Conférence Mondiale des Femmes de Beijing, j’ai assumé la Présidence du Comité National Préparatoire de la Conférence Régionale de Dakar en 1994. J’ai participé par ailleurs, à la Conférence Internationale sur la Population et le Développement( CIPD ) tenue au Caire en 1994.

C’est à la même année que je fus nommée Ministre de l’Agriculture, de l’Elevage et des Forêts et en même temps, membre du Comité de Coordination Economique et Financière chargée de la politique économique du Gouvernement et des négociations avec les bailleurs de fonds bi et multilatéraux.

A ce poste, j’ai érigé des projets de développement pour les populations; mais également, j’ai négocié et obtenu de la Banque Mondiale, le projet des services agricoles II en 1995. A la même année, à l’occasion de la célébration du cinquante-unième anniversaire de la FAO, le Forum Francophone des Affaires du Québec m’invite à animer une causerie sur les potentialités agricoles et les perspectives de l’agro-industrie en Guinée.

En 1997, je suis nommée Présidente du Conseil d’Administration de l’Office National de la Main d’Œuvre, chargée d’orienter la politique nationale de création d’emploi.

En 1998, j’ai été désignée membre du Haut Conseil aux Affaires Electorales pour garantir la transparence des élections. Sur proposition de UNFPA en 1997, il est créé dans tous les pays africains, un Réseau des Femmes Africaines Ministres et Parlementaires  (REFAMP/G). En Guinée, je fus la Première Secrétaire Générale en 1997. A cause de la guerre persistante au Libéria et en Sierra Léone, le REFAMP/G sur mon initiative, organisa une Conférence sous régionale sur  » l’Implication des Femmes dans la prévention et la gestion des conflits en Afrique de l’Ouest » du 24 au 26 Janvier 2000 en Guinée. Cette Conférence, première du genre en Afrique de l’Ouest a été un réel succès, j’ai d’ailleurs édité une brochure à cet effet. Peu après, la Guinée connut une agression rebelle. Ce fût l’occasion pour moi, à travers le REFAMP/G, de m’investir largement dans les actions de maintien de la paix et de solidarité envers les réfugiés et les personnes déplacées.

Dans le cadre de mes activités au sein de la société civile, j’ai participé à de nombreux forums sur la paix et la sécurité, la bonne gouvernance, la stabilité sociale et le développement durable. C’est ainsi qu’en 2000, en tant qu’observateur de l’OUA, j’ai participé au référendum constitutionnel de la Côte d’Ivoire.Par finir en 2001, l’USAID m’a invitée à suivre une session d’un mois sur la « gestion des conflits, planification et coopération entre civils et militaires » à Harvard University, JFK School of Governement USA. En 2002, j’ai repris du service d’Etat en tant que Ambassadeur de Guinée au Sénégal, Gambie, Mauritanie, Cap-Vert. C’est alors que j’ai procédé au rapprochement entre la République de Guinée, mon pays et la République de la Corée du SUD, par la signature d’un accord d’établissement des relations diplomatiques et d’autres accords de coopération. J’ai procédé à cette signature le 28/08/2006 à Séoul en présence de MonsieurBan Ki- Moon alors Ministre des Affaires Etrangères de la République de Corée.

En 2007, je suis Ambassadeur de la République de Guinée en France, Espagne, Portugal et Monaco. Avec résidence à Paris, je suis Déléguée permanente à l’UNESCO, Représentante à la Francophonie et au BIE. Paris capitale de la Diplomatie et de la culture, j’y ai animé plusieurs rencontres sur les questions de co-développement, des opportunités d’investissement dans mon pays. Je suis d’ailleurs membre du Partenariat Eurafricain. A ce titre j’ai fait une présentation en Mai 2014 sur les activités de mon organisation à l’occasion de la Journée du Tirailleur Africain, dans l’enceinte de l’Assemblée Nationale Française.

De 2012 à nos jours, me voilà réinvestie dans les actions de la société civile en qualité de Secrétaire Générale du REFAMP/G. En plus d’avoir rencontré tous les leaders politiques, les autorités religieuses, les Institutions de la République, adressé un mémorandum au Chef de l’Etat, sur la nécessité d’obtenir un consensus autour des élections législatives pour mettre fin à la transition en Guinée, le REFAMP/G a créé une organisation faîtière dénommée COALITION DES FEMMES ET FILLES DE GUINEE POUR LE DIALOGUE LA CONSOLIDATION DE LA PAIX ET LE DEVELOPPEMENT (COFFIG-DCPD). Cette Coalition forte de 235 organisations, a effectué une Marche Blanche des femmes pour la paix en Guinée qui a débouché sur la signature de l’Accord global de paix ayant permis la tenue des élections législatives en Septembre 2013. Sur financement du PNUD et avec la collaboration de l’ONU FEMMES et de l’Institut Gorée, la COFFIG-DCPD a mis en place une Case de Veille pour la gestion des élections. Cette Case de Veille a mobilisé et formé 650 observatrices pour les déployer sur l’ensemble du territoire le jour du vote. Une première en Guinée où les femmes de leur propre initiative ont observé les élections.. Je fus la Coordinatrice Générale de cette CASE DE VEILLE.

Avec la fièvre à virus Ebola, sur financement de URGENT ACTION FUND, j’ai géré un projet de sensibilisation et de distribution de kits fontaines dans les marchés de la Capitale.Ce projet a été géré avec le soutien de toute mon organisation. Les résultats ont été éloquents par l’envergure de la campagne et l’opportunité donnée aux femmes, aux jeunes et à toute la population de se laver les mains pour éviter Ebola.

En tant que secrétaire Générale du REFAMP/G, le plan d’action 2015 va intensifier les actions de lobbying auprès des autorités républicaines afin que plus de femmes accèdent aux postes de décision; que les femmes les plus démunies bénéficient de micro crédits; que les violences faites aux femmes soient une préoccupation majeure des uns et des autres. Dans ce cadre, le REFAMP/G gère actuellement un projet de lutte contre les mutilations génitales féminines sur financement de l’USAID.

En janvier 2016, j’ai été nommée Ministre des Affaires Etrangères et des Guinéens de l’Etranger.

Au plan local, j’ai fait organiser au sein du Ministère des cours d’Anglais, invité d’éminents professeurs  Français et Turcs à animer des débats à l’intention des cadres et du staff du Cabinet et favorisé la formation à l’extérieur pour au moins 40 cadres y compris les Directeurs et Conseillers. En outre, j’ai pu faire rénover et équiper la salle de conférence du département qui était dans un état avancé de délabrement à ma prise de fonction. Par ailleurs, j’ai pu organiser la visite en Guinée des Ministres des Affaires étrangères d’Iran, de Cuba et de Palestine et bien d’autres délégations des pays amis et des partenaires. A l’occasion de la visite du Ministre Iranien des Affaires étrangères, nous avons pu procéder à la pose de la première pierre du nouveau siège du Ministère guinéen des Affaires étrangères qui est actuellement en phase avancée de construction.

Au plan international, le dynamisme insufflé à la diplomatie guinéenne a mis en évidence le rôle et la place de notre pays sur l’échiquier africain et mondial.Pour la première fois depuis son accession à la souveraineté nationale, la République de Guinée a été élue à la Présidence en exercice de l’Union Africaine pour l’année 2017.Ès qualité, j’ai eu l’honneur de présider pour la première fois pour un Ministre des Affaires étrangères Guinéen, le Conseil Exécutif de l’Union Africaine.A ce titre, j’ai effectué une mission en Lybie, un pays en guerre, en compagnie du Ministre des Affaires Etrangères du Congo et la Ministre déléguée de la Mauritanie pour rencontrer tous les protagonistes de la crise libyenne sur instruction du Président du Comité de haut niveau sur la Libye.La délégation était basée à Tunis et de là, elle faisait des rotations en territoire libyen pour rencontrer les protagonistes, du Président du Conseil présidentiel, au Maréchal Haftar en passant par le Président du Conseil d’Etat, le Président du Parlement etc…La délégation s’est rendu compte que la Libye est divisée entre les forces reconnues sur le plan international et d’autres groupes et milices sans commandement unifié. Il serait souhaitable d’envisager une solution africaine susceptible de mettre fin à la souffrance que subit le peuple libyen depuis sept (7) ans.

Une autre activité marquante que je retiens de mon passage à la tête de la diplomatie guinéenne est l’organisation de la journée du lancement du thème de l’année 2017 de l’Union africaine intitulé « tirer pleinement profit du dividende démographique en investissant dans la jeunesse ».Aussi, pour un suivi adéquat de la feuille de route de la présidence de l’Union africaine, un Secrétariat technique a été mis en place. Au-delà de la période de la présidence de l’Union africaine, ce Secrétariat va continuer à travailler sur la capture du dividende démographique.En outre, les travaux de l’Organisation de Coopération Islamique m’ont offert l’opportunité de réaffirmer la ferme volonté d’œuvrer pour l’unité et la solidarité de la Ummah islamique, dans la paix et la justice.

Pour ce qui est des questions de migration, j’ai négocié et signé au nom de mon pays, le document partagé entre les représentants du Gouvernement guinéen et de l’Union européenne portant sur la coopération en matière de migration irrégulière. Ceci pour traiter tous les aspects de la migration : ses causes fondamentales, la migration légale, la prévention et la lutte contre l’immigration irrégulière y compris les retours et le trafic des êtres humains.

Concernant les Nations-Unies, l’équipe que je dirigeais a défendu avec vigueur la nécessité de la mise en place d’une ONU rénovée, d’un multilatéralisme revigoré et d’un partenariat fécond basé sur l’égalité des Nations, le respect réciproque et des avantages mutuels.

Aussi, l’action que j’ai menée aux côtés des autres Etats membres de la CEDEAO et de la Francophonie, a contribué à l’élaboration des stratégies destinées à éradiquer les fléaux du terrorisme et de l’extrémisme violent dans le monde.

Je suis Chevalière de l’ORDRE National du Mérite depuis Juillet 2008.