L’enclavement, l’isolement, le manque d’eau potable, l’envahissement des villages riverains de Souapiti par des colonies de moustiques et de reptiles dangereux, suite à la montée des eaux ont rendu ces villages invivables.  Conséquences immédiates de ces maux dont souffrent les populations,en intervalle d’une semaine deux accidents mortels se sont produits dans cette zone. C’est pour toutes ces raisons que les populations et l’Union des Impactés de Souapiti imputent la responsabilité des accidents  causant la mort de monsieur Ibrahim bory Diallo et  de madame Thierno RamataGoulingaaaux autorités guinéennes et à l’équipe projet pour négligence.

C’est dans la journée d’hier mercredi 14 octobre 2020 que  Ibrahim Bory Diallo âgé de 43 ans, habitant du village Boussoura, district de Kéréba  dans la sous-préfecture de Bangoyah, préfecture de Kindia est décédé dans les  environs de 15 heures sans aucune assistance médicale apprend-on d’une source familiale.  Selon le petit frère du défunt,  joint au téléphone «  Après avoir tombé d’une crise dont on ignore l’origine dans la matinée, la famille a tenté de négocier dans un premier temps son évacuation au centre de santé de Bangoyah mais il fallait environ une demi-journée en moto pour arriver au centre de santé le plus proche (Bangoyah) qui se trouve à  30 km  du village en faisant un grand détour  via  Koundabalaya. Ici, il n’y a pas de route, on n’a pas retenu cette option  car il fallait d’abord le transporter dans un hamac puis prendre une moto. Vu son état, il était impossible de le transporter en Moto. C’est ainsi la famille a essayé de joindre un médecin à Kindia pour voir si ce dernier pouvait venir en urgence avec son équipement pour tenter de sauver notre frère mais malheureusement au moment que ce dernier bougeait de Kindia, notre frère avait déjà rendu l’âme». Aujourd’hui, notre  population n’a plus accèsaux services publics depuis la montée des eaux pour des motifs d’accessibilité géographique expliquait monsieur Diallo. Nous sommes totalement isolés, c’est la faute de l’équipe projet si mon frère est mort aujourd’hui car le projet  a toujours négligé les plaintes des populations depuis le démarrage de ce projetpoursuit-il. Toujours dans sa lancée, il explique les inquiétudes des populations sur les cas de morsures de serpents et l’angoisse des  femmes enceintes pour leur accouchement dans les meilleures conditions qui n’arrivent plus à trouver les soins nécessaires. Au-delà de tous ces problèmes nous sommes envahis par des animaux de tout genre (colonies de moustiques, des reptiles venimeux) dit-il. Actuellement tout le monde est malade ici, à cause de la recrudescence de la crise dupaludisme, des maladies hydriques, de la malnutrition sous le regard des autorités, sans aucune réaction, ni assistancedes autorités et de l’équipe projet. Au fil de notre échange monsieur Diallo exprime le regret en pointant d’un doigt accusateur au projet souapiti pour tout leur malheur « le projet nous a fait plus du mal que de bien en nous rendant vulnérables et misérables à la fois ».  Avant de conclure en sanglot «  c’est pour toutes ces raisons que ma famille impute la responsabilité de la mort de notre frère à l’équipe projet de Souapitiet du gouvernement Guinéen ».

Il faut rappeler depuis la fermeture des vannes du barrage Souapiti en aout 2019, le réservoir d’eau du barrage se rempli en continue causant ainsi l’isolement des zones riveraines avec les conséquences corolaires qui sont décriées par les populations et condamnées par l’ONG l’union des impactés de Souapiti ancien collectif « Union pour la défense des sinistrés de Souapiti ».Ces populations se trouvent aujourd’hui bafouées dans leurs droits, elles sont sans eau potable, ni nourriture, privées des terres cultivables, privées des infrastructures publiques (routes, ponts, écoles, centres de santé, marchés hebdomadaires, …). Depuis  le début de cette situation l’union des impactés mène son combat pour rétablir  les impactés du barrage souapitidans leurs droits.

 

Elhadj BAH pour  www.guineedemocrate.centerblog.net