La revendication de la victoire du candidat de l’UFDG au lendemain du scrutin présidentiel du 18 octobre est une sorte de réponse adressée au parti au pouvoir, de surcroît au régime actuel.
Politiquement, elle se conforme à la stratégie utilisée par le candidat du RPG, arc-en-ciel au second de l’élection présidentielle de 2010. Donc, c’est une pratique qui ne date pas d’aujourd’hui, puisque le chef de l’Etat Alpha Condé a usé du même plan que son parti qualifie de machiavélique en mettant dans les oubliettes qu’en » politique les fins justifient les moyens ».
Qu’il soit rattrapé ou non par l’histoire, le candidat sortant pour un 3ème mandat en Guinée est devenu de facto une source d’inspiration pour son potentiel adversaire politique pour prévenir les institutions de la République et le corps diplomatique de sa résistance totale contre les velléités de manipulation des résultats issus des urnes ou la volonté de confiscation du pouvoir au préjudice de la démocratie.
Juridiquement, l’annonce du Candidat Cellou Dalein Diallo d’avoir remporté la victoire dès le 1er tour du scrutin du dimanche dernier, n’est qu’une simple déclaration de principe. Motifs pris de la non publication des résultats provisoires par la CENI et définitifs par la Cour Constitutionnelle.
S’il est reproché au président de l’UFDG d’avoir tenu une déclaration en toute violation des dispositions de l’article 162 de la loi électorale, qu’en est il de l’utilisation des moyens d’Etat ou ressources publiques dans la campagne électorale?
Au delà, la candidature du président de la République après le scrutin référendaire du 22 mars dernier n’est-elle pas une entorse à la loi?
Alors que le pouvoir en place invite les institutions à prévenir les troubles à l’ordre public et empêcher les velléités de déstabilisation du pays, il en ressort au moins de sa crainte de remise en cause de certains acquis de la République. Certes, les guinéens épris de paix et de justice devraient garder l’esprit patriotique et l’espoir jusqu’à la dernière minute.
De son côté, la communauté internationale qui dit regretter l’attitude de l’ancien premier ministre a rassuré que rien ne pourra entacher la crédibilité du scrutin.
Alors que des tensions montent d’un écran entre les militants et sympathisants des principaux bords politiques, les risques d’affrontement sont inévitables. Mais espérons qu’on en arrivera pas à une situation pire qui pourrait coûter aux guinéens le lourd fardeau.
Thierno Amadou Oury BALDE, journaliste Spécialiste des questions politiques et juridiques.