Nous préférons l’ordre à la Loi. Cette maxime a été clamée haut et fort par Ibrahima Kassory Fofana, Premier Ministre du Président Alpha Condé. Justement dans la logique de ce chef d’Etat aux inspirations discutables ( dix ans suffissent largement pour faire un bilan),  Alpha Condé déclare je cite « La pagaille est terminée… Je ne vais pas le faire comme les autres parce que moi j’ai fait plus de 45 ans de combat. Qui qu’il soit, quand tu sors ta queue, nous allons la couper. Nous allons récupérer tous les domaines de l’Etat et personne ne sera indemnisé. .. Ceux qui ont construit des maisons, qu’ils soient de la majorité présidentielle ou de l’opposition, la provenance de leur richesse sera vérifiée. Il s’agira de savoir si leurs avoirs proviennent de leur salaire ou de prêts bancaires ».
Son Premier Ministre, au lieu de dire aux guinéens depuis ma nomination, c’est ce que j’ai fait et c’est ce que je compte faire dans les années à venir, a repris le programme de société de son Président en parlant de chasse aux sorcières en ces termes : « pour cela, il est annoncé de faire en sorte que les détournements des deniers publics, la corruption dans son ensemble soit éradiquée des réalités de la gouvernance de ce pays. Ne soyez pas étonnés que demain qu’il y ait une chasse aux sorcières envers tous ceux et toutes celles qui détournent les deniers publics. Notre champion est engagé à changer la Guinée à travers vous et pour vous». C’était dimanche au palais du peuple, lors de la cérémonie de réjouissance organisée en l’honneur du Président Alpha Condé.
Pourtant, le Larousse nous apprend que la « chasse aux sorcières est une « persécution organisée et généralement injuste ; c’est un procès en sorcellerie ; un maccarthysme ; une poursuite systématique des opposants à un régime politique ; une élimination des membres jugés indésirables».
Alors, Monsieur le Premier Ministre, vous aller tout droit vers l’arbitraire.
A propos, point de s’étonner et pour cause. Le Premier Ministre, Ibrahima Kassory Fofana préfère toujours l’ordre à la Loi. Mais pour combien de temps encore, puisque ses jours dit-on sont comptés à la primature.

Ousmane CISSE