Le président américain sortant a recommandé, lundi soir, l’organisation du passage de témoin entre son administration et celle du président élu Joe Biden. Il n’a cependant pas reconnu explicitement la victoire de ce dernier à l’élection présidentielle du 3 novembre.
Donald Trump n’a pas utilisé le mot « transition ». Mais dans un tweet publié lundi 23 novembre au soir, le président sortant, qui refuse de reconnaître sa défaite à la présidentielle américaine, a indiqué qu’il recommandait à Emily Murphy, la patronne de l’Administration des services généraux (GSA), de « faire le nécessaire en ce qui concerne les premiers protocoles ». Comprendre : organiser le passage de témoin entre l’administration Trump et la future administration du démocrate Joe Biden.
Donald Trump, qui justifie sa décision par la prise en compte du « meilleur intérêt » du pays, a toutefois affirmé que son « juste combat » pour la contestation des résultats continuait. « Je crois que nous allons gagner ! », a-t-il ajouté.
Transition politique aux États-Unis : « c’est un véritable tournant »
Pas de félicitations au vainqueur, donc, mais une première étape saluée par le clan Biden. Cette décision fournit « à la prochaine administration les ressources et le soutien nécessaires pour mettre en œuvre un transfert du pouvoir pacifique et sans accroc », a ainsi déclaré Yohannes Abraham, un responsable de l’équipe du président élu.
Jusqu’ici, l’équipe Biden était privée des fonds, des locaux et des informations classées secret-défense nécessaires pour faire son travail en vue de son arrivée au pouvoir après l’investiture du 20 janvier. Le démocrate s’inquiétait notamment du manque de coordination au sujet de la pandémie de coronavirus, alors que les États-Unis s’apprêtent à organiser la livraison de vaccins.
Menaces
Un peu plus tôt lundi, Emily Murphy avait envoyé la lettre que Joe Biden attendait tant : « À cause de récents développements impliquant des recours en justice et des certifications de résultats électoraux, je vous transmets cette lettre aujourd’hui pour que ces ressources et ces services vous soient fournis », peut-on lire. « Veuillez noter que j’ai pris cette décision de manière indépendante, sur la base du droit et des faits à ma disposition », poursuit-elle.
« Je n’ai jamais fait l’objet de pressions, directes ou indirectes, d’un responsable d’une branche de l’exécutif quelle qu’elle soit », à la Maison Blanche ou à la GSA, insiste Emily Murphy. Elle évoque des « menaces » contre sa personne, sa famille, son personnel « et même (ses) animaux domestiques » en raison du délai entre l’annonce de la victoire de Joe Biden par les médias américains et la décision de la GSA — 16 jours au total.
Après la Géorgie, le Michigan a certifié, lundi, le résultat offrant la victoire à Joe Biden avec plus de 155 000 voix d’avance dans cet État clé. La Pennsylvanie, où Joe Biden bénéficie d’une avance de plus de 80 000, devait faire de même.
Joe Biden, lui, n’a pas attendu l’annonce de Donald Trump pour commencer à plancher sur son futur gouvernement. Il a annoncé, lundi, les noms des futurs haut responsables de son administration dans le domaine de la diplomatie et de la Sécurité nationale. Antony Blinken a été choisi comme secrétaire d’État, tandis que Jake Sullivan a été nommé en tant que conseiller à la Sécurité nationale et Avril Haines au poste de directrice du Renseignement national. Mardi, il devrait annoncer le nom de la personne qui occupera un autre poste-clé, celui de secrétaire au Trésor. Selon la presse américaine, c’est l’ex-patronne de la Réserve fédérale Janet Yellen qui a été choisie.
Source :france24