Le chef de l’Etat guinéen comme annoncé précédemment, a prêté serment ce mardi pour un troisième mandat à la tête de l’Etat. La cérémonie qui devrait démarrer plus tôt n’a démarré qu’à 13H ce mardi avec l’entrée des membres de la Cour Constitutionnelle dans la salle de conférence du Palais Mohamed V.  Les juges constitutionnels au nombre de 9 membres.

Le Président de cette Cour, Mohamed Lamine Bangoura, a donné des instructions pour que le chef de l’Etat guinéen  soit conduit dans la salle. Ce qui fut fait. Puis, il a procédé par l’entremise du rapporteur  de la  Cour Constitutionnelle à la lecture du rôle d’audience, qui avait comme ordre du jour, la prestation de serment du Président Alpha Condé.

C’était en présent du Président par intérim du Mali, des Présidents Sierra Léonais, Libérien, Mauritanien, du Tchad, du Congo Brazzaville, Faure du Togolais, du  Ghanéen,  du Burkinabé, des Premiers Ministres et représentants du Gabon,  de l’Ouganda, du Sénégal, du Zimbabwé, du Quatar, de la Guinée Equatoriale, du Cap-Vert, du Cameroun, de la Cote d’Ivoire, du Rwanda, du Nigéria, de l’Egypte, de l’Ethiopie, des Iles Comores, Ivoirien. Mais aussi des institutions africaines comme l’Union africaine, la CEDEAO et les Nations-Unies, selon le protocole d’Etat.

Dans son discours de circonstance,  le Président de la plus haute institution judiciaire du pays, au nom des membres de l’institution, a déclaré que le chef de l’Etat  guinéen doit  incarné l’unité nationale, être le garant de la constitution, des institutions républicaines, du respect des Lois de la République et surtout être égal et juste envers tous les guinéens.

La Guinée, selon Mohamed Lamine Bangoura mérite la paix et le bonheur sous le leadership du Président Alpha Condé. A l’article 49, rappel le Président de la Cour Constitutionnelle, le Président Alpha Condé doit déclarer ses biens. Ce n’est pas tout car selon Mohamed Lamine Bangoura, Alpha Condé doit remédier aux mots dont souffrent les guinéens. La justice doit être au service des justiciables, l’eau, l’électricité et permettre aux guinéens de s’instruire et de soigner correctement.

Plus loin, Mohamed Lamine Bangoura appel de tous ses vœux que le Président Alpha Condé fasse en sorte que le gain  du quotidien ne soit plus l’obsession  quotidienne des guinéens. Mais de tout faire pour  répondre aux aspirations légitimes des guinéens. Soit.

Par ailleurs, Mohamed Lamine Bangoura, est revenu sur le slogan de campagne du candidat Alpha Condé. Pour lui, « la prospérité partagée » ne doit pas être un vain mot ou  un simple slogan.

Le peuple dira Mohamed Lamine Bangoura « aspire à un changement au delà de l’enrichissement illicite pour respecter le slogan gouverné autrement ».

Pour le Président de la Cour Constitutionnelle, la corruption, le  tribalisme, le clientélisme, la mal gouvernance, l’impunité, l’incivilité, entre autres ne doivent plus avoir le droit d’être citer en Guinée. Mais plutôt, de mettre l’accent sur la compétence, la transparence dans la gestion des deniers publics,  la reddition des comptes,  mettre fin à la corruption érigée en système de gestion et entretenu par certains cadres de l’administration en Guinée.

Mohamed Lamine Bangoura a également plaidé pour la mise en place de la haute Cour de Justice et  insister pour une  main tendue envers l’opposition et aux acteurs de la société civile pour un dialogue sincère afin de bâtir ensemble la Guinée qui a besoin du concours de tous les guinéens.

A propos de cet appel au dialogue  lancé par Mohamed Lamine Bangoura, il faut dire qu’il est tombé dans des oreilles de sourds, puisque le Président Alpha Condé n’a eu aucun mot à l’endroit de ceux qui ne pensent pas comme lui, notamment  le tripatouillage constitutionnel qui a accouché du troisième mandat, notamment l’opposition politique qui ne reconnaît  d’ailleurs pas son troisième mandat.

Alors que plusieurs de ses compatriotes s’attendaient à un discours d’ouverture et de réconciliation nationale, à l’image de son homologue ivoirien,  Alhassane Dramane Ouattara, qui brigue lui-aussi un troisième mandat, le Président Alpha Condé n’a pas dit un seul mot à l’endroit de son opposition, qui ne le reconnait d’ailleurs pas comme Président de la République au delà de deux mandats. Mais plutôt comme un dictateur, qui voudrait mourir au pouvoir au delà de son second et dernier mandat constitutionnel.

C’est sur ce discours que Mohamed Lamine Bangoura a invité Alpha Condé à venir devant la Cour pour prêter serment, prévu à l’article 48  de sa nouvelle Constitutionnelle.

Après ce rituel, Mohamed Lamine Bangoura a déclaré que le Président Condé sera installé dans ses nouvelles fonctions, le lundi 21 décembre 2020 pour entamer son troisième mandat.

Sur le sujet,  il faut dire que le Président Alpha Condé arrive au terme de son second et dernier mandat constitutionnelle le 21 décembre prochain. Ce jour, il aura passé dix ans à la tête de l’Etat. Mais la modification constitutionnelle aidant, il est passé outre pour briguer un troisième mandat qui divise profondément la société guinéenne.

Dans son discours, Alpha Condé a plutôt rendu hommage au peuple de Guinée, à qui, il croit avoir son troisième mandat. Il a remercié ses hôtes, notamment  la douzaine de chefs d’Etat et de gouvernement qui a effectué le déplacement de Conakry pour assister à son investiture. Et leur témoigner son amitié. J’ai la fierté et le bonheur de vous recevoir pour inaugurer la quatrième République, a déclaré Alpha Condé, visiblement content.

Se disant  être le Président de tous les guinéens, il a exhorté ses compatriotes à oublier le passé tout en assurant que la Guinée a besoin d’un sursaut national pour son avenir.

Aux guinéens qui ont voté pour lui et aux acteurs impliqués dans le processus électoral pour sa victoire, il dit avoir une pensée émue  pour eux. Je suis fier de la Guinée et des guinéens qui ont fait le choix de la démocratie, de la paix, de l’unité nationale en mettant la Guinée au dessus de tout.

Là également, les partisans de la réconciliation nationale doivent déchanter. Ils ont eu le tort de ne pas voter pour Alpha Condé, bien que la démocratie soit synonyme de divergences de points de vue et d’opinions.

Par ailleurs, Alpha Condé s’est posé en défenseur des guinéens à travers leur choix libre pour défendre la souveraineté du  pays.

Dans la même lancée, Alpha Condé a eu une pensée pieuse pour les martyrs de la démocratie, connus et anonymes, aux victimes ainsi qu’à leurs familles, a qui,  il témoigne de sa solidarité.

Parlant des défis qui l’attendent, Alpha Condé affirme qu’il est bien conscient des attentes. Comme annonce concrète, il a déclaré qu’il allait désormais accorder 15% des revenus minières au développement des collectivités rurales.

En outre Alpha Condé affirme avoir réalisé trois barrages qui auraient produit plus de  1000 Mégawat et compte partager les fruits de l’électrification avec ses voisins de la sous-région ouest-africaine.

Plaçant son troisième mandat sous le signe du changement des mentalités, Alpha Condé, promet d’engager la lutte contre la corruption et de gouverner autrement. Les gouvernants seront au service des gouvernés, a-t-il déclaré.

Tout en dédiant son troisième mandat à ceux qui disent « RPC » en lieu et place de « RPG », autrement les analphabètes qui ne savent ni lire, ni écrire, Alpha Condé promet que les « Ministres, leurs épouses et leurs enfants feront désormais la déclaration de leurs biens ». Soit.

Des COUACS

Dans son discours, des couacs n’ont pas manqués. Alpha Condé qui entendait rendre la monnaie aux Présidents africains  qui ont effectué le déplacement pour sa cérémonie de prestation de serment, a qualifié le Président du Congo Brazzaville, Denis Sasou Guesso « d’empereur ». Ce dernier a  secoué et tourner  sa tête. Signe que celui qui compte une trentaine d’année au pouvoir  n’est pas d’accord avec cette qualification « d’empereur ».

Aussi, il n’a pas oublié le Président Togolais, Faure Gnassimbé, qu’il a qualifié « d’anciens chefs d’Etat ». Au motif que  ce dernier est arrivé au pouvoir avant eux tous.

Pourtant, Denis Sasou Guesso  compte derrière lui, des décennies de pouvoir sans partage.
C’est sur ces mots que le Président Alpha Condé  a clôturé son discours en déclarant qu’il comptait sur ses amis  chefs d’Etats  africains pour décider de l’avenir et du destin de l’Afrique.

Sécurité énorme

Pour  conférer à son investiture un éclat particulier, le Président Alpha Condé avait réquisitionné l’armée. Il a  mobilisé plus de 3 000 forces de défense et de sécurité (militaires, policiers et gendarmes). Pour le dire en un mot comme en mille, Conakry était militarisée.

 

Almamy Kalla CONTE

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