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Ebola et la réticence des populations: faut-il craindre le pire?

Les souvenirs des années Ebola sont encore vivaces dans tous les esprits en Guinée. Comme lors de la première épidémie, ils sont nombreux les guinéens qui ne croient pas du tout à l’existence de la maladie à virus Ebola. Au point que certains guinéens qui sont dans cette logique, ont inventé le slogan « Ebola Busness ». Ces derniers sont allés plus loin pour dire que c’est une maladie inventée par le Président Alpha Condé pour « avoir l’argent » des blancs et autres aides pour assoir son pouvoir.

Ainsi, des  équipes de lutte contre cette maladie, journalistes,  médecins et membres du gouvernement ont été chassés. Parfois même tués. C’est le cas de deux journalistes d’une radio locale.
Avec cette deuxième vague,  dans la sous-préfecture de  Gouécké, N’Zérékoré les populations nient l’existence de la maladie dans leur localité.

Par conséquent, les populations ne partagent pas aussi l’idée de se vacciner contre le virus et pour cause. par le passé, les vaccins ont été considérés en Guinée pas comme un remède, mais plutôt un vecteur qui donne la maladie, une fois que l’on accepte de se vacciner. Et cette idée est largement répandue dans la cité.  Aussi, la zone reste militarisée. D’où des inquiétudes pour les opérations de vaccinations annoncées par le gouvernement.

Par ailleurs, le fait d’isoler la zone du reste du pays n’est pas aussi bien perçu par les habitants de la région forestière. Cela s’expliquerait en grande partie par la pauvreté ambiante qui règne dans le pays. Les populations sont à la recherche du quotidien. Interdire  ou limiter les déplacements revenait à dire que les populations ne peuvent plus faire leurs activités quotidiennes.

En attendant donc que la météo soit clémente sur le ciel de Conakry pour la réception des vaccins, tous les regards sont tournés vers la région forestière et le gouvernement doit y veiller.

Mohamed SOUMAH