Il est vrai que les Philosophes nous enseignaient que » les difficultés du passé deviennent toujours des causes déterminantes des succès à venir et la victoire finale ne s’obtient que par une série de défaite ».
Mais sous le magistère du Président Alpha Condé, la manière dont les choses se déroulent démentent bien les philosophes.
Déjà le 21 novembre 2019, Kassory Fofana disait à Tougué que « la croissance économique ne se mange pas ; elle ne nourrit pas les Guinéens. Ce qui intéresse nos populations, ce sont plutôt les fruits de la croissance économique en termes d’emplois, d’opportunités de faire des affaires et d’améliorer leurs conditions de vie ».
En janvier 2020 lors des présentations de vœux au chef de l’Etat, Ibrahima Kassory Fofana disait : « la Guinée s’est bien portée en 2019 dans sa marche résolue vers le progrès économique et social et cela malgré un environnement sociopolitique souvent troublé. La croissance économique est soutenue au-delà de 6% du Produit intérieur brut. L’inflation est restée en dessous des deux chiffres. Somme toute, les indicateurs socioéconomiques sont nettement améliorés. C’est vrai, en dépit de l’instabilité du contexte économique externe et des multiples remous sociopolitiques internes, les équilibres macroéconomiques sont restés stables et notre pays a continué à s’enrichir globalement d’un point de vue économique. Mais la croissance économique ne se mange pas ; elle ne nourrit pas les Guinéens ».
Pour ce qui est de la corruption, en juin 2018, le Premier ministre à la faveur de sa lettre de politique générale devant le parlement soutenait : « Selon le rapport 2011 de l’Agence Nationale de Lutte contre la Corruption, repris par celui de 2017, le volume des pots de vin pour la Guinée avoisine en moyenne 600 milliards GNF chaque année. La même source indique que les opérateurs économiques déclarent avoir payé près de 500 milliards GNF par an en paiement non officiel et 75% des entreprises affirment faire des cadeaux pour obtenir des contrats. Nous devons mettre fin à ces déperditions financières. »
Avant de clamer encore : « Il ne saurait y avoir de développement économique viable sans une lutte conséquente contre la corruption. Je mets au centre de l’action gouvernementale la lutte contre la corruption pour traduire dans la réalité la vision du Chef de l’État pour une gestion parcimonieuse des finances publiques, de façon à investir plus efficacement dans l’amélioration des conditions de vie des populations. Et pour cette raison, ma politique sera d’une tolérance zéro contre la corruption. C’est cela mon engagement vis-à-vis du Président de la République. C’est cela l’engagement du Président de la République vis-à-vis du peuple de Guinée. »
Par ailleurs, le Premier Ministre du Président Alpha Condé a toujours déclaré que son ambition est avant tout sociale. « C’est le sens du mandat que j’ai reçu du président de la République. Nous avons une croissance solide, soutenue, mais elle n’est pas inclusive. Je veux une croissance qui « se mange » et qui touche ainsi tous les Guinéens ».
Alors, depuis que Kassory a tenu ses belles phrases, les guinéens attendent encore, pardon toujours. L’horizon ne fait que s’assombrir. Cherté de vie, des prix qui galopent presque tous les jours, le chômage, la criminalité, une situation politique désarticulée, le pays sur le banc des accusés de la communauté internationale pour déficit démocratique et mauvaise gestion, la maladie liée au Coronavirus, celle à virus Ebola et pour ne rien arranger, l’augmentation du prix du carburant qui pointe à l’horizon pour renflouer les caisses de l’Etat troués par la tenue d’un référendum et des élections pour donner un troisième mandat à Alpha Condé.
Que dire de plus, sinon que la distance qui existe entre les discours et la réalité sur le terrain est océanique. Pauvre Guinée.
Ousmane CISSE