Dans un pays normal, on pouvait paraphraser l’ancien Président français, François Hollande dans son livre « les leçons du pouvoir », « le chef de l’État doit trancher. Car il ne peut être suspecté de protéger, de couvrir ou de favoriser ».

Si on n’était dans un pays normal, on pouvait aussi prendre à notre compte cette réflexion du philosophe qui estime que  : « La leçon de l’histoire, est la nécessité de faire preuve d’humilité en chaque instant de notre vie sur terre, car ce qui est durable, est le souvenir que nous laissons à la postérité ».

Pour la énième fois, Alpha Condé empêche son principal opposant de compatir à la mort de ses amis membres de l’Internationale libérale. Quit, à fouler au sol, le fait qu’en Afrique, tous les conflits s’éteignent face à la mort.

Pour la première fois, Cellou Dalein Diallo a été débarqué de  l’avion le 30 décembre 2020, alors qu’il se rendait à Bamako, où devait se dérouler l’inhumation de Soumaila Cissé, président de l’URD.

Alpha Condé, lui a pris son avion tard la nuit du mardi à mercredi pour se rendre chez son ami Alhassane Dramane Ouattara. Comme pour dire que  »dans un étang, il n’y a pas de place pour deux dragons ».

Ce 16 mars 2021, Cellou a été débarqué de la  compagnie Air Côte d’Ivoire comme un mal propre, alors qu’il s’apprêtait à rallier la Côte d’Ivoire  pour participer aux obsèques du Premier ministre ivoirien Hamed Bakayoko.

Mais c’est la victime lui-même qui le dit bien. Cellou Dalein Diallo, lors de la mort de son militant Roger Bamba affirmait: « …Le pouvoir est mu par la haine et l’obstination de neutraliser l’UFDG. Tous les vaillants soldats du parti, la plupart sont aujourd’hui en prison… Nous sommes tous menacés alors qu’on n’a rien fait. Personne ne sait exactement pourquoi Roger a été arrêté. Il est mort par manque de soin, mais la haine du pouvoir a continué à s’exprimer. On a été au Palais du peuple pour demander à louer la salle du Congrès, pour pouvoir organiser un symposium au cours duquel nous voulions rendre hommage à ce patriote. Notre correspondant a reçu au début un accueil favorable. Mais par la suite, on nous a dit que c’est impossible. On a ensuite demandé à la maison des jeunes de Ratoma, au départ c’était acquis, mais après on nous a dit non… Nous sommes tristes pour notre pays, Alpha Condé, mène la guerre même contre les morts. En Afrique on respecte les morts. Mais ici, Alpha Condé mène la guerre contre ceux qui sont morts. C’est révoltant ».

En définitive, qu’on se le tienne pour dit, comme le dit l’autre, « la paix nourrit et le trouble consume ».

Le Président Alpha Condé doit l’apprendre à ses dépens, si on n’était dans un pays normal.

Ousmane CISSE