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Guinée : Alpha Condé rattrapé par le déficit démocratique et la mauvaise gestion

Lors de la présidentielle de 2010 où 23 guinéens étaient candidats pour briguer la magistrature suprême du pays,  le candidat Alpha Condé se vantait d’avoir derrière lui une cinquantaine d’année dans la politique.

Elu chef de l’Etat à  presque 73 ans, Alpha Condé en a aujourd’hui  84. Mais vouloir tout gagner et pour avoir transformé le pays en un empire, celui du Manding où ne bénéficie des avantages de l’Etat qu’une seule communauté, il a fini par être rattrapé par son passé. Avec le référendum contesté du 22 mars 2020 et la présidentielle qui a suivie la même année, il a fini par placer son pays sur le banc des accusés de la communauté internationale. Non seulement pour déficit démocratique, mais aussi pour mauvaise gouvernance. Les détournements de deniers publics se passent à ciel ouvert, au vu et au su du Président.

Dans le pays du Président Alpha Condé, nombreuses sont les familles qui peinent à gagner un repas par jour, la cherté de la vie, les problèmes d’eau et d’électricité, le chômage, une école désarticulée lors des dix dernières années, les maladies liées à la Covid-19 et à Ebola, les prix qui galopent, excusez du peu la liste est longue.

Dans ce tableau plutôt sombre, ce n’est pas son Premier Ministre qui se présente en rempart. Au contraire, il est aussi rattrapé par des promesses fallacieuses sur la santé de l’économie guinéenne. Et le  17 mars 2021, Ibrahima Kassory Fofana, puisqu’il  s’agit de lui a fini par se rendre à l’évidence en ces termes : « les mois à venir seront très durs. Dans une situation économique nationale ou hélas, nous produisons peu, il faut le dire, à ce niveau nous avons moins de résilience que les pays voisins comme la Côte d’Ivoire où la protection nationale en terme agricole est très importante. Nous, à l’inverse, nous importons tout. ». Soit.

Et ce n’est pas son Ministre des Hydrocarbures qui sauvera les meubles en ces termes : « Si le prix chute considérablement à l’international, il n’y a pas de raison que le prix se maintienne. Mais si le prix ne chute pas et s’il se maintient à son niveau actuel qui est à 65 dollars US, naturellement, comme les autres pays voisins, la Guinée procédera à l’augmentation des produits. Il ne faut pas anticiper, normalement à 65 dollars le baril, on est au-delà de 10.000, vous savez qu’on est un peu confronté à deux phénomènes, le phénomène de la dépréciation du franc guinéen…, donc il y a un effet monétaire qui porte un surcoût dans la structure du prix, donc à 65 normalement, on est autour de 10 500, 11 000, mais encore une fois, le prix varie à l’international, la seul chose qu’on peut faire, c’est d’être patient». Comme pour dire que les populations doivent payés le prix de déficit démocratique et la mauvaise gestion pour que vive les gouvernants.

Pauvre Guinée.

 

Ousmane CISSE