Cette assertion du héros de la lutte contre l’apartheid en Afrique du Sud et fervent africaniste et du combat pour les discriminations raciales, Nelson Mandela illustre bien la situation guinéenne et prouve que sous le magistère du Président Alpha Condé, ce qui compte, ce sont des promesses et autres annonces fallacieuses. Suivez notre regard…

 En juin 2018, le Premier ministre, Ibrahima Kassory Fofana  avait décidé d’aller à l’encontre des délinquants économiques du pays. C’était à la faveur de sa lettre de politique générale : « Selon le rapport 2011 de l’Agence Nationale de Lutte contre la Corruption, repris par celui de 2017, le volume des pots de vin pour la Guinée avoisine en moyenne 600 milliards de francs guinéens chaque année. La même source indique que les opérateurs économiques déclarent avoir payé près de GNF 500 milliards par an en paiement non officiel et 75% des entreprises affirment faire des cadeaux pour obtenir des contrats. Nous devons mettre fin à ces déperditions financières».

Plus loin, il déclare : « Il ne saurait y avoir de développement économique viable sans une lutte conséquente contre la corruption.  Je mets au centre de l’action gouvernementale la lutte contre la corruption pour traduire dans la réalité la vision du Chef de l’État pour une gestion parcimonieuse des finances publiques, de façon à investir plus efficacement dans l’amélioration des conditions de vie des populations. Et c’est pour cette raison, ma politique sera d’une tolérance zéro contre la corruption. C’est cela mon engagement vis-à-vis du Président de la République. C’est cela l’engagement du Président de la République vis-à-vis du peuple de Guinée. »

Le  21 novembre 2019, Kassory Fofana déclarait  à Tougué ce qui suit :  « la croissance économique ne se mange pas ; elle ne nourrit pas les Guinéens. Ce qui intéresse nos populations, ce sont plutôt les fruits de la croissance économique en termes d’emplois, d’opportunités de faire des affaires et d’améliorer leurs conditions de vie ».

Alors, depuis que fait concrètement  Kassory dans le combat contre la délinquance financière ?

Que dire de plus, sinon que la distance qui existe entre les discours et la réalité sur le terrain est océanique.

La Guinée va de scandales financiers à scandales financiers. Citons entre autres, Rio Tinto, EDG, OGP(50 milliards), OCG, Palladino, Lonagui, ARPT, 200 milliards GNF du département en charge de l’enseignement supérieur, l’office guinéen des chargeurs, 40 milliards,  excusez du peu, la liste est longue, en lieu et place de belles phrases.

La conséquence de cette situation, il faut dire que l’horizon ne fait que s’assombrir pour le pays : Cherté de vie, des prix qui galopent presque tous les jours, le chômage, la criminalité, une situation politique désarticulée, le pays sur le banc des accusés de la communauté internationale pour déficit démocratique et mauvaise gestion,  la maladie liée au Coronavirus, celle à virus Ebola, l’augmentation du prix des produits pétroliers en gestation  pour renflouer les caisses de l’Etat troués par la tenue d’un référendum et des élections pour donner un troisième mandat à Alpha Condé.

Et pour ne rien arranger, le chef de file de lopposition guinéenne, Cellou Dalein Diallo est allé aussi de ces constats ; histoire déclairer la lanterne des guinéens. Cétait au cours dun entretien avec la presse nationale : « la montée inquiétante de l’inflation dans notre pays est d’abord d’ordre monétaire.  L’Etat a utilisé  la planche à billets pour financer ses dépenses, notamment celles entraînées par le double scrutin du 22 mars et de l’élection présidentielle d’octobre 2020.  L’Etat avait en effet décliné toutes les offres de financement extérieur pour pouvoir organiser sans témoin ces deux mascarades électorales. Ce financement par la Banque Centrale des dépenses de l’État a entraîné une augmentation démesurée de la masse monétaire, une dépréciation de la monnaie nationale et un renchérissement des prix des devises étrangères. Aussi,  cette hausse des prix réduit le pouvoir d’achat des ménages et aggrave la paupérisation de la population. C’est pourquoi l’inflation est souvent présentée comme un impôt sur les pauvres qui n’ont pas les moyens d’ajuster leurs revenus.  Malheureusement, cette situation déjà très difficile s’aggravera inévitablement avec l’augmentation annoncée du prix des produits pétroliers qui impactent l’ensemble des prix des biens et services, y compris ceux des produits de première nécessité ».

Et comme cela ne suffisait pas comme problèmes à régler, des centaines d’opposants croupissent toujours en prison, selon les avocats et tous ceux qui critiquent le troisième mandat sont empêchés de quitter le territoire national, même pour aller se soigner. C’est dire que le régime  Alpha Condé n’a rien compris de cette assertion de Mathma Gandhi qui affirmait je cite «  On ne peut battre son adversaire que par l’amour et non la haine. La haine est la forme la plus subtile de la violence. La haine blesse celui qui hait, et non le haï ».

Ousmane CISSE