Quand Tiken Jah Fakoly s’occupe du Président Alpha Condé: « Aujourd’hui, l’opposant fait ce qu’il dénonçait à l’époque »

de guineelive.com le 31 Mai , 2021

Moussa Doumbia à l’état vrai nom, mais plus connu sous le nom de Tiken Jah Fakoly, il n’est toujours pas tendre avec Alpha Condé. L’artiste de renommée internationale qui avait toujours soutenu Alpha Condé pendant ses jours sombres, se dit simplement déçu de l’opposant historique qui fait pire. C’était au cours d’une interview accordée au journal » Jeune Afrique ».

Guineelive a choisi pour vous, la partie qui concerne la Guinée…

JA: Alors que vous vous étiez fortement engagé contre le troisième mandat d’Alpha Condé en Guinée, notamment avec le titre  Amoulanfe, certains vous reprochent de n’avoir rien dit quand Alassane Ouattara s’est représenté. Pourquoi ce silence ?

Je ne suis jamais resté silencieux. J’ai sorti un titre sur cette question du troisième mandat qui s’appelait Troisième dose, et j’ai été l’un des premiers à m’opposer aux troisièmes mandats. Quand Amadou Gon Coulibaly est mort en juillet dernier et Alassane Ouattara a décidé de revenir sur sa décision, j’ai fait une vidéo pour donner ma position. Les gens auraient sûrement voulu que je sois dans la bataille sur le terrain. Mais je n’avais pas envie d’attiser encore le feu. Nous étions dans une impasse : je savais qu’Alassane Ouattara n’allait pas reculer et je ne voulais pas avoir de morts sur la conscience. Une chose est sûre : les troisièmes mandats bloquent le renouvellement de la classe politique, et partout où il y en aura, je m’y opposerai.

JA : Diriez-vous qu’Alpha Condé, auquel vous aviez dédié un titre lorsqu’il était prisonnier politique en Guinée, vous a déçu ?

Oui, et je le lui ai dit à travers différents médias. Il sait ce que je pense. J’avais été l’un des seuls artistes à réclamer sa libération il y a plus de vingt ans, et je pense avoir joué un rôle important. Cette chanson, qui tournait partout à Conakry et qui a même été censurée par le régime de Lansana Conté, a permis à toute l’Afrique francophone de savoir qu’il y avait un opposant en prison en Guinée. Aujourd’hui, l’opposant fait ce qu’il dénonçait à l’époque.