La justice guinéenne est-elle devenue un instrument du Président Alpha Condé et de son clan pour régler les comptes?
Bien qu’il soit difficile, voire très difficile de répondre à cette question par l’affirmative, il faut dire que dans le pays du président Alpha Condé, il y a des signes qui ne trompent pas. Et suivez notre regard…
A la maison centrale de Conakry où près de 4.000 prisonniers y croupissent dans une prison construite pour 300 personnes, plus de 2.000 prisonniers, selon nos sources, n’ont pas de mandat de dépôt. Autrement, ce n’est pas le Procureur de la République, qui a dressé un mandat contre ces personnes pour qu’elles soient emprisonnées à la maison centrale. C’est soit le Président Alpha Condé ou ce sont ses proches qui forment son clan qui auraient donné des instructions pour que ces personnes, d’honnêtes citoyens pour la plupart, soient privées de leur liberté et emprisonnées depuis des mois, voire des années, sans jugement. Selon les meme sources, sur près de 4.000 prisonniers, plus de la moitié n’ont pas de papiers ou document qui attestent qu’ils sont à la maison centrale.
Ils sont sans doute des milliers de guinéens qui croupissent dans les prisons à travers tout le pays dans les postes de police, commissariat centraux et dans les gendarmeries, sans jugement et apparemment pour rien. Seulement par la volonté d’un proche du chef de l’Etat.
En la matière, les policiers et gendarmes qui amènent des détenus à la maison centrale doivent le faire avec un mandat délivré par le Procureur de la République. Mais ce n’est pas le cas sous le magistère du Président Alpha Condé, qui est pour rappel, un Homme de Droit. Avec un troisième mandat qui fait jaser encore, des mois après la présidentielle contestée, le régime ne sait quoi faire.
Que dire des emprisonnements et autres condamnations qui n’obéissent à aucune règle en la matière?
Rien d’autre que la justice doit se remettre en cause et prendre son véritable indépendance.
En attendant que l’horizon ne s’éclaircit sur la justice guinéenne, il faut dire que les complaintes des citoyens sur cette situation, qualifie d’être au service des nantis sont nombreuses. Beaucoup d’interrogations sur l’indépendance de l’appareil judiciaire, qui, de l’avis de beaucoup de guinéens est devenu un instrument de règlement de compte pour le pouvoir en place.
Mohamed SOUMAH