Arrêté le 15 décembre 1998 à Piné, en région forestière et à plus de 1000 Km de Conakry, la capitale, le candidat à la présidentielle du 14 décembre 1998 a été ramené à Conakry.

Après les services de police, il sera finalement présenté à un juge et écroué à la maison centrale de Conakry.

Face à la violation de ses Droits dit-on, les avocats chargés de sa défense à l’époque que sont Me Famoro Sidram Camara, Me Abdoul Kabèlè Camara, Me Boubacar Sow et deux autres avocats sénégalais, si nos souvenirs sont bons, avaient décidé de ne pas cautionner une justice aux ordres dit-on.

Lors de son procès qui s’est  ouvert le 12 avril 2000 pour atteinte à a sureté de l’Etat et sortie illégal du territoire national à la Cour d’appel de Conakry,  Alpha Condé avait abondé dans le meme sens que ses avocats en déclarant : « devant les violations répétées et manifestes de mes droits et de ceux de la défense, depuis le début de cette affaire, il ne fait plus l’ombre d’un doute, que l’État Guinéen,  plus soucieux de sa crédibilité que de la manifestation de la vérité entraîne inéluctablement l’opinion nationale et internationale vers une parodie de justice que je ne saurais en aucune manière cautionner. Ma soif inextinguible de justice n’altère en rien mon jugement au point de me laisser croire un seul instant que ce procès allait être juste et transparent. J’ai donc aujourd’hui décidé après le retrait de mes avocats d’arrêter cette comédie judiciaire qui n’honore pas la Guinée, sa jeunesse et sa démocratie ».

Au terme du procès, Alpha Condé sera reconnu coupable  des faits qui lui étaient reprochés et condamné à cinq ans de prison ferme.

Il sera ensuite gracié et libéré le 18 mai 2001. Il avait pour rappel passé 2 ans et 5 mois en prison.

La question que l’on se pose à présent est de savoir : quelle justice pour les personnes détenues depuis 2020 suite à l’organisation du référendum, des élections  législatives et de la présidentielle contestée du 18 octobre 2020 ?

 

Mohamed SOUMAH