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Examens nationaux : le responsable du service communication du MENA à cœur ouvert…

Dans  tous les  pays au monde,  que ce soit en Guinée ou ailleurs dans le monde, la période des examens  nationaux constitue une période très  sensible. Les tensions montent au point que nous assistons à des déclarations qui  inquiètent les responsables du système éducatif.

Cette situation n’épargne pas aussi notre pays, la Guinée où parfois, chacun va de ses commentaires. Mais l’essentiel étant de qualifier le système éducatif guinéen afin de préparer les élites de demain, mais aussi préserver la paix et la quiétude sociale.

C’est pour éclairer la lanterne de l’opinion nationale, internationale, mais aussi des partenaires du système éducatif guinéen, que nous avons rencontré le responsable du département Communication du Ministère de l’éducation nationale.

Avec  Mamady Sidiki Camara, nous avons abordé les préoccupations du moment, notamment des sujets liés aux examens nationaux.

Guineelive : Bonsoir Monsieur, présentez-vous à nos lecteurs ?

Mamady Sidiki Camara : je suis Mamady Sidiki Camara, responsable de la Communication du Ministère de l’éducation nationale et de l’Alphabétisation.

Guineelive : Nous avons eu des informations, selon lesquelles le Ministère de l’éducation nationale aurait  fait un audit. Le rapport  de l’audit aurait présenté des pourcentages, des similitudes de copies et des  taux d’admission aux examens nationaux dans certaines préfectures de la haute Guinée. Qu’en dites-vous ?

Mamady Sidiki Camara : c’est avec regret que nous avons appris les mêmes informations, selon lesquelles un rapport  venant de notre département  aurait donné  des taux de réussite aux différents examens  nationaux de certaines préfectures de la haute Guinée, en précisant que ce rapport dresse un constat de 2010 à 2020.

Je pense que c’est une information qui n’a aucun fondement dans la mesure où elle ne repose sur aucune source fiable. Pour nous, quand on veut  affirmer certaines choses, on doit se rapprocher du département concerné, recouper les informations avant de les diffuser.

En fait, voilà comment les choses se présentent.  Peut être ceux qui ont donné ces informations voulaient faire allusion à un rapport de 2020 d’un de nos services spécialisés. Il s’agit notamment du  service national chargé des évaluations.

A sa  nomination, le Ministre de l’éducation nationale, Alpha Amadou Bano Barry a pris l’initiative de faire un diagnostic profond du  système éducatif guinéen.

Dans cet élan, il a estimé qu’il faut d’abord chercher à comprendre les lacunes au  niveau des élèves et qu’en décelant ces lacunes, on pourra bien orienter  les modules  de formation pour les enseignants qui ont ces élèves en charge. C’est ainsi que le service chargé des évaluations a procédé à un échantillonnage des copies d’examen de l’année 2020. Cet échantillonnage n’a concerné que deux catégories.

La première, ce sont des notes  qui étaient comprises entre 0 et 5 de moyenne donc les plus faibles et la seconde catégorie entre 15 et 17 donc les plus fortes.

Ces copies ont été choisies dans un ensemble qui regroupait tous les centres du pays.

De là, à dire qu’il s’agissait des copies de telle ou de telle préfecture de la haute Guinée où d’ailleurs, je pense que cela relève de la pure désinformation.

L’analyse judicieuse de ces échantillons a  permis à notre département de savoir par exemple que la plupart des candidats à l’examen de fin d’études élémentaires  présentaient des lacunes en calcul.

La deuxième catégorie, c’est ceux qui ont eu les  moyennes comprises entre 15 à 17 sur 20. Malgré qu’ils soient bien placés, il y a eu des lacunes que nous avons remarquées au niveau de certains en géométrie par exemple.  Tout cela nous a permis de tirer des leçons et nous a amené à faire des modules de formation pas pour  les élèves,  mais pour les enseignants  qui auront la charge de suivre  et de former ces  élèves dans les prochaines années.   C’est donc simplement dommage qu’une initiative aussi claire et bien orientée soit interprétée et envoyée sur d’autres pistes.

Ce que nous souhaitons , nous du département de l’éducation nationale, c’est que tous ceux qui veulent s’informer sur l’éducation viennent nous demander.  Nos portes restent grandement ouvertes. Le Ministre Alpha Amadou  Bano Barry reste totalement disponible. Comme ça, ils auront la bonne information qu’ils pourront vérifier quand ils le voudront.

Guineelive : depuis ce soir (NDLR : 1er juillet) la date des examens nationaux est connue. Quelles sont les dispositions pratiques pour  assurer à ces examens  nationaux toute la sérénité requise  ?

Mamady Sidiki Camara : le calendrier des examens nationaux a été rendu effectivement public ce jeudi soir, après qu’il ait été validé par le conseil des Ministres. A notre niveau, nous sommes à pied d’œuvre pour la réussite effective de ces évaluations nationales. Déjà, les listes des candidats sont bouclées, la prises des photos terminée, les centres d’examen identifiés. Nous nous déployons sur le terrain pour nous rassurer du bon choix de ces centres en suite accélérer la procédure de commande et de livraison du matériel ainsi que leur acheminement vers l’intérieur du pays. Nous prenons aussi toutes les dispositions pour barrer le chemin à la fraude et garder la sérénité dans les centres d’examen.

Guineelive : les examens nationaux sont souvent source de problèmes et de tension dans les écoles, dans les familles. Quelles sont les dispositions pratiques prises pour le bon déroulement de ces examens  ?

Mamady Sidiki Camara : c’est vrai que quand il s’agit du déroulement des examens, c’est une préoccupation, non seulement pour les autorités en charge du système éducatif guinéen, mais aussi pour les élèves et leurs parents et tout le corps enseignant. Il s’agit en réalité de la finalité des efforts que nous avons fournis toute l’année durant et que nous voulons voir couronner de succès . De ce point de vue, c’est une préoccupation.

De notre côté, nous ne pouvons que prendre des dispositions comme nous l’avons toujours fait en tirant des leçons du déroulement de l’examen précédent. Nous tenons compte des remarques, c’est vrai qu’il n y a pas d’œuvres  humaines parfaites, nous faisons donc  en sorte que les ratées  que nous avons constatés l’année dernière ne reviennent pas.

Nous sommes confiants, sereins et rassurés que ces examens nationaux se dérouleront dans des conditions souhaitables.

 

Propos recueillis par Almamy Kalla CONTE