Dans son arrêt rendu  jeudi 8 juillet 2021, la Cour suprême a rejeté la requête de sursis à exécution introduite contre la décision du secrétariat général des affaires religieuses, interdisant l’imam Ismaël Nanfo Diaby qui dirige la prière dans la langue maninka de parler au nom de l’islam.

Après des voies de recours internes, l’avocat du prédicateur  Me Salifou Béavogui se tourne désormais vers la Cour de justice de la CEDEAO  qu’il entend saisir. Selon lui, la décision de la ligue islamique viole la Constitution de la République de Guinée, notamment en son article 15, ainsi que toutes les autres lois qui favorisent la liberté de culte.

« C’est l’une des principales libertés fondamentales qui vient d’être foulée au sol par la justice de notre pays.  Désormais, il est clairement établi que les juridictions guinéennes ne peuvent plus dire le droit dans cette affaire….»,  a indiqué l’avocat.

D’ajouter : « Nous n’avons plus d’autres alternatives que d’aller à la Cour de la CEDEAO. Parce que la justice guinéenne, par crainte, par non application de la loi, a refusé de restituer à mon client sa liberté, nous irons à l’international pour faire valoir nos moyens dans les meilleurs délais ».

« La Guinée sera attaquée devant la Cour de justice de la CEDEAO et nous pensons que cette Cour est tellement indépendante qu’elle n’aura aucune crainte de dire le droit», a-t-il martelé.

A rappeler que le  26 mai dernier, le tribunal de première instance de Kankan a condamné l’imam Nanfo Diaby à 12 mois d’emprisonnement dont 6 assortis de sursis et au paiement d’une amende de 500 mille francs pour troubles à l’ordre public.

Alkhaly Condé