Prélèvement de 5% sur les salaires : les syndicalistes se prêtent au jeu du gouvernement en acceptant la corruption(Aboubacar Soumah)
Le moins que l’on puisse dire, c’est que le prélèvement de 5% sur le salaire des fonctionnaires continue de faire des vagues. Fonctionnaires, syndicats, simple citoyens et autres, chacun va de ses commentaires. Signe que ce projet est loin de faire l’unanimité, contrairement à ce que voudrait faire passer le gouvernement.
Les salariés se demandent toujours où se trouve les hôpitaux qui assurent le soin, les pharmacies où se ravitailler en médicament et sur la situation des retraités.
Pour en rajouter à la confusion, le fait que les fonctionnaires doivent payer six mois avant que la structure en question ne soit mise en place, poussent les salariés à se demander s’ils payent au nom d’une structure fictive, qui n’existe pas d’abord.
Signe que le problème est beaucoup plus sérieux, les syndicalistes qui sont accusés d’avoir informer tous les fonctionnaires, selon Amadou Diallo de la CNTG, ne sont pas sur la même longueur d’ondes. C’est le cas du Secrétaire général du Syndicat Libre des Enseignants et Chercheurs de Guinée) qui s’est exprimé dans la presse le week-end écoulé en ces termes : « Depuis l’avènement de ce régime, le syndicat est divisé. Toutes les organisations syndicales, l’USTG, le SLECG, sont divisées. Si les syndicalistes se prêtent au jeu du Gouvernement en acceptant la corruption, c’est ce qui amène la division. Les syndicalistes ont abandonné le rôle qui est le leur, en acceptant la corruption, prenant position auprès du Gouvernement. Or, le Gouvernement, c’est l’employeur. Comment peut-on prétendre être syndicaliste et être du côté de l’employeur et ne pas défendre les intérêts des travailleurs ?. Ils acceptent d’être corrompus et quand on se lève pour revendiquer, ils se mettent à raconter des choses qui ne facilitent pas les choses afin d’aller au bout des revendications.
Au niveau de l’éducation, depuis que le SLECG s’est levé en 2017 pour défendre les travailleurs, il y a eu combien de syndicats fantômes créés par le gouvernement ? Il y a d’abord eu le SLECG de Kadiatou Bah, qui n’a pas marché, ils ont créé le SNE (syndicat national de l’Education) à travers Souleymane Keita. Le tout pour contrecarrer le SLECG proprement parlé qui est en train de défendre les intérêts des travailleurs.
A l’USTG, ils ont tout fait pour nous séparer. Abdoulaye Sow a été corrompu. Vous avez vu le rôle qu’il a joué quand nous étions en grève. Il a essayé de corrompre mes éléments. On a compris que ce n’était plus la peine d’être avec lui. C’est pour cela qu’on s’est désaffilié de l’USTG, parce qu’on ne pouvait continuer à être avec quelqu’un qui travaille avec le Gouvernement. C’est ce qui a occasionné la désunion ».
Que dire de plus, sinon que sous le régime du Président Alpha Condé, la corruption a été érigée au centre de toutes les dénonciations. Pauvre Guinée.
Naby Camara