Bann728x90

Loi des Finances : la Sécurité qui “réprime” et  la Justice qui “harcèle l’Opposition et protège le pouvoir’’, sont les mieux loties (Cellou)

L’Union des Forces Démocratiques de Guinée était  samedi 4 septembre 2021 en Assemblée générale virtuelle. Actualité oblique, e fait que dans la Loi de Finances Rectificative 2021 ce sont la Présidence de la République, l’Assemblée, la Sécurité, la Justice et  le Ministère de l’Economie et des Finances qui se taillent la part du lion  au détriment des fonctionnaire et départements en charge du développement n’a pas échappé à  Cellou Dalein Diallo.

Le Président de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée n’est pas allé de main morte.

Lisez plutôt…« Pour financer ces augmentations, on procède d’abord à l’augmentation  des impôts et taxes, notamment la TSPP, la taxe sur les  télécommunications, le prélèvement de 5% sur les maigres salaires des Fonctionnaires. Ce qui, inévitablement, va réduire le pouvoir d’achat des ménages et aggraver la précarité.

Je ne reviens pas sur les conséquences de l’augmentation du prix du carburant sur le coût de tous les biens et services échangés, notamment  sur les denrées de première nécessité.

Ensuite, on réduit les crédits alloués à des secteurs importants pour le développement du pays, comme l’Education nationale (-9%), l’Enseignement technique et professionnel (-18%), la Santé (-40%) et  l’Elevage (-74%).

Mais avant ces ajustements, on note déjà que les dépenses de  fonctionnement ont été exécutées au premier semestre 2021 à hauteur de 83,56% tandis que les dépenses d’investissement n’ont été effectuées qu’à seulement  de 17,61%.

Ces résultats de l’exécution budgétaire au 30 juin et les ajustements auxquels on vient de procéder à travers la Loi des Finances Rectificative  montrent le peu d’intérêt  que le gouvernement accorde au développement et sa tendance à  privilégier le fonctionnement au détriment des investissements.

On se souvient d’ailleurs que le budget national d’investissement n’a été exécuté en 2020 qu’à hauteur de 5%. La priorité pour  Alpha Condé à l’époque étant le financement de la répression des opposants et l’achat des consciences pour garantir le troisième mandat.

Dans cette Loi des Finances Rectificative, on note que la pression fiscale se situe à 14%, un niveau faible eu égard au potentiel et par rapport à ce qu’il est dans les pays de la sous-région. Ceci pourrait s’expliquer en partie par la faiblesse de la contribution du secteur minier aux recettes de l’État. Celle-ci ne représente en effet que  11,8% des recettes totales alors que le secteur participe à hauteur de 22% au PIB et représente 90% des exportations du pays.

Ceci n’est pas une surprise puisque les exonérations octroyées en dehors du Code minier à des compagnies qui exploitent l’or et la bauxite  représentent selon le FMI l’équivalent de 7% du PIB ou 11.900 milliards de GNF, ou encore l’équivalent de toutes les recettes douanières prévues en 2021.

Si ces montants étaient recouvrés ou plutôt payés au bon guichet, la pression fiscale de notre pays aurait atteint 21% du PIB.

Il faut déplorer le manque de transparence et d’équité qui préside à l’octroi des régimes fiscaux accordés aux compagnies à travers des  conventions qui les exonèrent du respect du Code minier.

Par la corruption et les complicités au sein de l’administration, ces  compagnies réussissent souvent à contourner les dispositions de ces conventions particulières et à réduire notamment par la sous-facturation leur contribution au budget de l’État.

Voici quelques exemples d’ajustements opérés dans la Loi des Finances Rectificative :

– A la Présidence, les crédits passent de 492 milliards à 667  milliards GNF, soit une augmentation de 175 milliards, ce qui équivaut à une hausse de 35,5%.

-A l’Assemblée Nationale, le total des dépenses passe de 273 milliards à 357 milliards, soit une augmentation de 31%, alors que les dépenses du personnel passent de 105 Milliards à 186  milliards, soit une augmentation de 76%.

– Au Ministère de la Justice, les crédits passent de 64 milliards à  188 milliards, soit une augmentation de 124 milliards, soit 194%.

-A la Cour Suprême, les crédits passent de 7 milliards à 122 milliards, soit une augmentation de 115 milliards.

– Au Ministère de l’Economie et des Finances, les crédits passent  de 128 milliards à 211 milliards, soit une augmentation de 83  milliards, soit 64%. ».

Morceaux  du discours choisi pour vous par Guineelive

Le Président Alpha Condé qui ne voit pas forcement de la même manière, l’utilisation des deniers publics que Cellou Dalein Diallo, appréciera sans doute.

 

Ousmane CISSE