Affaire vol d’argent au pont 8 novembre: Me David Béavogui donne des precisions sur le cas de l’Adjudant-chef Jacques Zackama
La semaine dernière, le haut commandant de la gendarmerie nationale a annoncé l’arrestation et l’inculpation de plusieurs militaires pour des faits de vol commis après la prise du pouvoir par le CNRD.
Lors d’une conférence de presse tenue ce lundi 1er novembre, Me David Béavogui, avocat à la Cour, a expliqué la particularité du cas de l’Adjudant-chef Jacques Zackama Koivogui dans cette affaire.
Selon l’avocat, son client ne se rapproche de rien dans cette affaire. Mais, il condamne la violation des règles de produire qui ont abouti à son audition et placement sous mandat de dépôt.
Donnant des précisions sur le fait qualifié de vol d’argent au pont 8 novembre, l’avocat a dit:
« Il a été constaté le 8 septembre 2021 au pont 08 novembre dans la voiture d’une dame un sac et une valise remplie d’argent. Alors, deux éléments des forces spéciales ont interpellé la dame et lui ont conduit chapiteau du palais du peuple où il y avait le siège de la présidence. Jacques n’était pas au pont 08 novembre, mais en sa qualité d’officier de police judiciaire de la Gendarmerie, il a été instruit d’auditionner la dame, de faire un procès-verbal, il a fait l’inventaire du montant, ils ont compté ensemble le montant, il a dressé un procès-verbal signé de cette dame et de son enfant. Alors les 2 soldats deuxième classe en l’occurrence Djibril Daffé et Abdoul Salam Faro étaient agités, ils l’empêchaient même de faire le procès-verbal, car pour eux, cette saisie ne devrait pas faire objet de procès-verbal, ils devaient se partager l’argent. Jacques a dit non, j’ai été instruit, laisser moi faire mon travail et je rends compte à la hiérarchie. Il l’a fait, il a rendu compte et a expliqué que les éléments des forces spéciales qui ont interpellés la dame ne voudraient pas qu’il garde l’argent alors on lui a dit de les laisser garder l’argent et lui il a gardé son procès-verbal et a demandé aux deux autres agents de veiller sur l’argent mais il faudrait qu’on mette l’argent dans la voiture de la dame et qu’on l’immobilise jusqu’à la fin de l’heure, chose que les autres n’ont pas accepté.
A son retour, trois autres éléments des forces spéciales lui ont dit, mon adjudant-chef ne vous inquiétez pas, on les a vu partir, mais nous les connaissons allons chez le colonel. Ils sont allés devant le président, le colonel Mamadi Doumbouya, qui a demandé à ses adjudant d’appeler les numéros de ces jeunes, a donné des instructions, les forces spéciales sont sorties et dans moins de 3 minutes, ils ont traqué les jeunes », .
D’après Me Béavogui, les trois témoins ont été auditionnés et ont donné toutes les explications liées à cette affaire.
« On va auditionner les 3 témoins qui ont vu les jeunes embarqués l’argent dans un taxi en direction de la banlieue, ça sera une zone d’ombre à éclairer et on dirait si Jacques était en connivence avec ceux-ci. Celui qui a témoigné en faveur des jeunes a dit : nous sommes là on se connaît, on est tous des forces spéciales, mais lui je ne le connaît pas, c’est le seul gendarme parmi nous. Comment je peux témoigner en sa faveur et contre nous ? Arrêter ça, faites sortir l’argent », a-t-il révélé.
A en croire l’avocat, l’audition et le placement de l’ l’Adjudant-chef Jacques Zackama Koivogui viole délibérément la règle en la matière.
«… l’Adjudant-chef Jacques Zackama Koivogui est un officier de police judiciaire. Il ne doit pas être auditionné et placé sous mandat de dépôt en toute violation des règles de la procédure(…).».
Daouda Yansané