Dr Edouard Zoutomou Kpoghomou de l’UDRP aux chefs d’Etat de la CEDEAO : « on ne peut pas imposer la durée d’une transition  » 

Dr Edouard Zoutomou Kpoghomou, président de l’Union démocratique pour le renouveau et le progrès (Udrp) et membre de l’Alliance nationale pour la démocratie et le développement (ANAD), a accordé cette semaine une interview exclusive.

 

Au cours de laquelle, l’homme politique a donné dans une émotion très vive ses impressions par rapport à certains sujets brûlants qui font couler  beaucoup de salive et d’encres dans la cité notamment, la nomination de certains membres appartenant à des formations politiques dans le gouvernement de la transition du colonel Mamady Doumbouya tels que Ousmane Gaoual Diallo de l’UFDG , Abé Sylla de NGR et Alpha Soumah dit ‘’ Bill de Sam’’ et sur la réunion extraordinaire des chef de l’Etat de la CEDEAO devant se tenir le dimanche, 7  novembre 2021, à Abuja au Nigeria dont l’objectif est de se plancher  sur les transitions en Guinée et au Mali.  

 

Guineelive.com   : dans les six dernières nominations qui viennent pour clôturer le gouvernement de la transition, nous  apercevons la présence des noms de certains leaders politiques tels que Abé Sylla de NGR, Ousmane Gaoual Diallo de l’UFDG et Alpha Diallo dit ‘’ Bill de Sam’’ de l’UFR. Votre réaction par ces nominations surprises ?

 

Dr Edouard Zoutomou Kpoghomou : Bien écoutez, je pense que dès le départ, ils ne voulaient pas associer les politiques dans cette gestion étatique pour des raisons bien connues.  Par ailleurs, le fait d’avoir associé les politiques dans cette dernière vague, je peux dire que c’est une avancée considérable dans la mesure où comme, on l’a toujours dit,  nous sommes arrivés là, à travers une crise politique. Et, cette crise politique, à mon entendement, ne peut pas se régler sans  l’apport des  politiques. Et , qu’il ait des responsables dans l’équipe gouvernementale , je pense que c’est une très bonne chose . Enfin de compte, ce qui est important, c’est la réussite de la transition.

 

En ce sens que  je voudrais justement profiter de votre temps d’antenne, pour en fait féliciter tous ceux qui ont été nommés dans ce gouvernement de transition, nous leur souhaitons en tout cas très bonne chance. Et, nous resterons à leur côté pour les épauler.

 

Ce qui est certain, nous n’allons pas les distraire parce que nous savons  que la mission de la transition est très difficile. Si on pouvait rester focaliser sur la mission, je pense que nous réussirions ça, c’est dans l’intérieur du pays.

 

Les petites faveurs où les petits intérêts individuels, ça, c’est à bannir parce qu’il y a l’intérêt général du pays qui compte d’abord. Donc, je félicite le colonel Mamady Doumbouya  et son premier ministre qui ont fait preuve diligente et patriotique, parce qu’ils ont pris le temps de  faire une enquête de moralité dans le but de mettre en place  ce gouvernement de transition.

 

Dimanche prochain, les chefs d’Etat de la CEDEAO doivent se réunir à Abuja au Nigeria pour se prononcer sur les transitions de la Guinée et du Mali. Votre avis sur ça ?

 

Bon, je ne serai pas surpris  que cette session de la CEDEAO devant avoir lieu ce dimanche au Nigeria,  tentera de mettre une pression sur notre transition en Guinée. Mais, je m’en vais dire à ces chefs d’Etat de la CEDEAO de ne pas  mettre davantage de pression, disons sur les régimes de transition, exceptionnels.

 

Si on doit trouver effectivement mettre la pression sur notre transition, je pense qu’ils seront là pour ça. Mais, moi, je dois leur  dire, c’est qu’on ne peut pas imposer une durée  d’une transition parce que les problèmes à résoudre dans les transitions diffèrent d’un pays à un autre. Alors, ceux qui sont en dehors de ce cadre qu’ils viennent imposer une certaine durée arbitraire, en se penchant sur les expériences des uns et des autres, en cela, je crois que c’est une erreur. Donc, je pense qu’au sortir de cette session extraordinaire des chefs de l’Etat de la CEDEAO, il serait très intéressant et important pour eux  de tenir compte des réalités du pays en termes de transition, pour éviter de  mettre des pressions.

 

Avez-vous  des conseils à donner au président de la République, le colonel Mamady Doumbouya et à sa nouvelle équipe gouvernementale ?

 

Moi, je pense  qu’il faut d’abord une fois saluer le colonel Doumbouya et son premier ministre, Mohamed Béavogui pour les efforts qu’ils ont fournis. Pour  cet énorme  travail diligent en faisant une enquête de moralité pour enfin mettre  en place  ce gouvernement de transition.

 

Ça, cela est à apprécier à juste valeur. Mais, il faudrait que le Colonel Doumbouya ait l’œil sur la gestion publique, cela ne veut pas dire qu’il doit lui-même se rendre dans les départements ministériels pour vérifier les choses. Il doit avoir des gens à son solde pour cette mission mais qu’on sente sa présence dans les services administratifs même à son absence.

 

Il faudrait qu’il instruise aux membres de son gouvernement qu’ils ne sont pas venus pour s’enrichir, mais plutôt pour l’intérêt supérieur du peuple de Guinée. Je leur souhaite bon vent de réussite dans ce gouvernement de transition.

 

Propos recueillis par Léon KOLIE