La Guinée a célébré ce jeudi, 09 décembre, la journée internationale dédiée à la lutte contre la corruption. Cette année, la journée a été célébrée en Guinée sous le thème « unis contre la corruption pour l’atteinte des objectifs de la transition ».
Dans son discours de circonstance, le Premier ministre, chef du gouvernement Mohamed Béavogui a rappelé que la Guinée a perdu plus de 600 milliards de francs guinéens, sous l’effet de la corruption, il y a deux ans. Ce qui a permis au pays d’être classée au 137ème rang mondial sur 178, par Transparency international.
Pour lutter contre la corruption, Mohamed Béavogui indique que le gouvernement entend se déployer sur le double front de la prévention et de la répression à travers la réforme de l’administration publique et de la justice.
Guinéennes, Guinéens,
Mes chers compatriotes,
A l’instar des autres États parties à la Convention des Nations Unies contre la corruption, notre pays célèbre ce 9 décembre 2021, la Journée internationale dédiée à la lutte contre la corruption.
Le thème retenu cette année, « Votre Droit, Votre Rôle : Dites NON à la corruption », rappelle que la lutte contre ce fléau tenace est à la fois un droit et une responsabilité collective.
Cette lutte appelle bien entendu l’action de l’État à travers les pouvoirs publics. Elle interpelle aussi le secteur privé et la société civile dans toutes leurs composantes.
Dans notre pays, le phénomène de la corruption affecte toutes les sphères de la vie économique et sociale. Il revêt un caractère structurel et une dimension multiforme, connue de tous. Ce sont notamment des détournements de deniers publics, de la concussion, des transferts illicites de fonds, du blanchiment de capitaux…
L’année dernière, l’ONG Transparency International a classé la Guinée au 137e rang mondial sur 178 pays, avec une note de 28 points sur 100. A lui seul, ce classement illustre l’ampleur de ce fléau et de ses pratiques assimilées dans notre pays,
Il y a deux ans, les pertes que le pays a subies du fait de ces vols, car il s’agit bien du vol de tous par quelques-uns, ces pertes étaient évaluées à plus de 600 milliards de francs guinéens. Ce qui est dérobé au peuple, c’est le financement de sa santé, de son éducation et de ses routes.
Les conséquences de ces déperditions sont connues de tous :
- Une faiblesse de l’économie en dépit d’une croissance portée par l’extraction minière ;
- Une accentuation de la pauvreté ;
- L’état désastreux et insoutenable de nos routes et voiries ;
- Le chômage endémique des jeunes entrainant les aventures périlleuses vers l’occident ;
- La faible qualité des soins de santé et des infrastructures éducatives ;
- La faiblesse des investissements directs étrangers.
Ces facteurs que je viens d’évoquer, parmi tant d’autres, ont conduit à l’intervention de nos vaillantes forces de défense et de sécurité et la prise du pouvoir le 5 septembre dernier par le Comité National du Rassemblement pour le Développement, sous la direction du Colonel Mamadi Doumbouya.
C’est pour cette raison que l’une des missions du gouvernement consacrée dans la Charte de la Transition consiste en « l’instauration d’une culture de bonne gouvernance et de citoyenneté responsable ». Lutter contre la corruption, c’est non seulement lutter contre le crime mais c’est aussi encourager notre foi en notre Nation, en nos valeurs de Travail, de Justice et de Solidarité. De notre travail provient notre richesse, grâce à notre sens de la justice, cette richesse sera enfin distribuée de façon plus équitable.
Pour relever ce défi commun, le Gouvernement entend se déployer sur le double front de la prévention et de la répression, en s’appuyant notamment sur la réforme de l’Administration publique et de la Justice.
Conformément aux directives du Président de la Transition, le Gouvernement a commencé à mettre en place des dispositifs et des outils de lutte contre le fléau de la corruption.
A ce titre, la Cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF) a été récemment créée et ses compétences étendues à celles de la Haute Cour de Justice, pour juger les grandes infractions économiques et financières.
Le Gouvernement envisage également de redynamiser l’Agence nationale de lutte contre la corruption (ANLC) pour permettre à tout citoyen, résident ou non, du secteur public ou du privé, d’alerter sur des cas de corruption et infractions assimilées.
Dans la même dynamique, l’Office de répression des délits économiques et financiers (ORDEF) et la Cellule Nationale de Traitement des Informations Financières (CENTIF) seront renforcées pour leur permettre de jouer pleinement leur rôle.
D’autres actions visant à ancrer la culture de l’éthique et de la redevabilité des agents publics sont en cours de préparation.
Mes chers compatriotes,
La corruption n’est pas une fatalité. Il y a des moyens de la prévenir, de la contrôler et de l’éliminer. Nous devons nous donner ces moyens et unir nos efforts pour mener le combat ensemble, tous les jours et tous les instants.
Dans ce travail sans relâche, je voudrais particulièrement souligner le rôle incontournable de la société civile et des médias dans la sensibilisation, la vulgarisation et l’alerte.
C’est pour toutes ces raisons que nous célébrons cette année la Journée internationale de lutte contre la corruption sous le thème national « Unis contre la corruption pour l’atteinte des objectifs de la Tr