Malversations financières : Sydia, Cellou et Mamadou Sylla dans le viseur du Colonel Mamady Doumbouya ?
Dans la nuit du vendredi à samedi au journal télévisé de la RTG, la junte militaire au pouvoir a non seulement installé les 19 membres qui composent la Cour de Répression des Infractions Economiques et Financières (CRIEF), mais aussi la justice à travers le Procureur Général près la Cour d’Appel de Conakry a fait une communication. Dans cette communication, Alphonse Charles Wright a égrené la liste des dossiers pouvant faire l’objet d’enquête et de poursuite judiciaire contre les personnes physiques et morales concernées.
Parmi ces dossiers figurent en bonne place, des malversations financières qui remontent à plus de 20 ans. C’est le cas de la société russe Enco5 qui a réalisé la route Le Prince dans les années 1990 au moment où un certain Sydia Touré était Premier Ministre, l’affaire de la compagnie nationale Air Guinée entre Cellou et Mamadou Sylla au moment des faits, du démantèlement des rails au moment où un certain Cellou Dalein Diallo était Ministre des Transports, de l’équipement et des infrastructures, puis Premier Ministre.
Le dossier de l’italien Santulo qui avait des relations privilégiées avec l’ancien président Lansana Conté, mais aussi avec son ancien Premier Ministre, Cellou Dalein Diallo.
Le dossier de la société Futurelec appartenant à l’homme d’affaire Mamadou Sylla passé allègrement en politique pour devenir Homme politique, le dossier de la Banque centrale de la République de Guinée dans le quel le même Mamadou Sylla avait séjourné en prison à la maison centrale de Conakry, excusez du peu, la liste des dossiers est longue.
Face donc à la volonté des militaires « d’assainir la maison Guinée » depuis plus de 20 ans derrière, alors qu’ils sont venus pour « nettoyer » et repartir dans les casernes, selon les propres termes du Colonel Mamady Doumbouya, des langues se délient. Depuis la nuit dernière, ils sont nombreux ceux qui pensent que le chef de la junte voudrait réduire les hommes politiques pressés d’aller aux élections au silence. En tout cas, les gens ne comprennent pas l’immensité des tâches que l’homme fort du 5 septembre 2021 se donne pour une période de transition. Surtout qu’au même moment, les manifestations politiques ont été interdites par le Ministre de l’Administration du Territoire et de la décentralisation, pour cause de COVID-19.
En tout cas pour le dire en un mot comme en mille, la question de la transition qui tire en longueur sans aucune feuille de route claire taraude les esprits.
Il est à présent à se demander comment la justice guinéenne qui a toujours été instrumentalisée pour des raisons politiques va se tenir face aux faits commis il y a plus de 20 ans.
Mohamed SOUMAH