Le moins que l’on puisse dire, c’est que la conduite de la transition par le Président de la transition n’est pas du goût des formations politiques.

Une cinquantaine de partis politiques, 58 au total sont  signataires d’une déclaration à cet effet, mercredi 09 mars 2022.

Guineelive vous propose un morceau choisi de ce que veut les formations politiques….

– La vision unilatérale du CNRD dans la conduite de la transition et des affaires publiques.

 Les acteurs politiques sont exclus du gouvernement de transition et ne disposent d’aucun cadre de dialogue pour exprimer et défendre leurs points de vue et participer ainsi à la conduite de la transition.

– Les violations répétées de la Charte de la Transition. C’est le cas de la décision du CNRD de conférer au CNT les prérogatives en lien avec la définition de la durée de la transition. Ce qui est en contradiction avec l’article 77 de la Charte qui stipule que « la durée de la transition sera fixée en commun accord entre les forces vives de la nation et le Comité National du Rassemblement pour le Développement. »

– L’indéfinition de la composition du CNRD, six mois après son avènement. Ce qui constitue une anomalie qui suscite de légitimes interrogations.

-La campagne de récupération des domaines de l’Etat est conduite de manière discriminatoire, violente et en dehors de toute règle et procédure légales. Elle est, de plus en plus, perçue au sein de la population comme un moyen de discréditer et d’humilier des leaders politiqués ciblés et d’honnêtes citoyens qui ont loyalement servi le pays.

– La CRIEF, dont la mission a été unanimement saluée, se distingue dorénavant comme un instrument pour disqualifier des leaders politiques gênants.

– Les crimes de sang ne font l’objet d’aucune considération de la part de la junte.

La mise en place d’un cadre permanent de dialogue pour discuter du contenu de la transition notamment de l’organe de gestion des élections et de la durée de la transition conformément à l’article 77 de la Charte. De toute évidence, un dialogue politique regroupant des représentants du CNRD, des acteurs politiques, de la société civile et des partenaires techniques et financiers serait bien plus productif que les dispendieuses missions du CNT à l’intérieur du pays.

– La publication de la liste nominative des membres du CNRD.

-La mise en place d’une juridiction indépendante dédiée au traitement des crimes de sang à l’image de la CRIEF pour les crimes économiques et financiers.

– Le respect des règles de droit, de la présomption d’innocence et de la dignité humaine aussi bien dans la lutte contre la corruption et le détournement des deniers publics que dans celui de la récupération des domaines de l’Etat.

-Le respect des libertés individuelles et collectives notamment la liberté d’expression et de manifestation.

-L’acceptation de la désignation d’un médiateur de la Cedeao dans la crise guinéenne, comme c’est le cas actuellement au Mali.

 

Pour garantir la paix sociale, les formations politiques signataires de la présente missive espèrent que leurs préoccupations seront prises en compte.

Les partis politiques appellent le peuple à se tenir prêt à répondre, le cas échéant, aux mots d’ordre qui seront lancés à cet effet.

Des manifestations ne sont pas exclues, dit-on.

 

Mohamed SOUMAH