C’est acté ou presque. Entre le chef de la junte, Colonel Mamady Doumbouya, le mouvement social sous le label du Front National pour la Défense de la Constitution, la classe politique et une frange importante de la population, la distance est désormais océanique.
Il est vrai que le Premier Ministre, Mohamed Béavogui a fait un pas vers le dialogue national. Dans la même lancée, il a mis les responsables religieux à contribution pour assurer la médiation:« Je vous assure de la détermination du CNRD et de mon gouvernement à travailler main dans la main avec tous les acteurs concernés pour rendre ce dialogue le plus inclusif et le plus constructif possibles. » .
Ce n’est pas tout car le Ministre de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation, Mory Condé a aussi adressé une lettre aux acteurs politiques dont l’un des plus influent, Cellou Dalein Diallo en ces termes : « Nous vous invitons à la troisième session du cadre de concertation qui se tiendra du vendredi 24 au lundi 27 juin 2022 dans la salle de conférence de l’hôtel Kaloum à partir de 10h sous la présidence de Monsieur le Premier Ministre, Chef du Gouvernement. Il est important de rappeler que nous avons la responsabilité collective de réussir une transition apaisée qui passera par des espaces d’échanges constructifs que nous devrons animer pour aplanir les divergences, assurer la stabilité et la paix dans notre pays ».
Plus loin, Mory Condé invite Cellou Dalein Diallo de bien vouloir désigner (3) représentants de sa coalition (l’ANAD) pour participer à cette session.
Seulement voilà entre les déclarations et la réalité sur le terrain, il y a une distance océanique. Depuis des mois, le patron de l’UFDG aurait été informé qu’avec la création de la Cour de Répression des Infractions Economiques et Financières, il serait particulièrement visé pour son « élimination politique » à travers l’affaire Air Guinée et la résidence qu’il occupait à Dixinn. Conséquence de cette situation, Cellou Dalein Diallo a quitté le pays pour « échapper à la maison centrale ».
Une plainte l’attend d’ailleurs devant la CRIEF. Comment dialoguer ans ses conditions ?
Parlant du Front National pour la Défense de la Constitution, malgré les appels lancés aux activistes de la société civile pour revenir à la table des négociations, Oumar Sylla, Sékou Koundouno, Ibrahim Diallo et cie ne veulent rien entendre. La manifestation de demain jeudi aura bel et bien lieu, ont-ils indiqué ces derniers jours. Comme pour dire que le point de non retour a été atteint.
Tous les regards sont désormais tournés vers demain jeudi pour avoir le cœur net sur ce qui va se passer.
Guineelive suit la situation pour vous
Ousmane CISSE