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Journalistes agressés à Conakry : déclaration du syndicat de la presse

DÉCLARATION DU SYNDICAT DES PROFESSIONNELS DE LA PRESSE DE GUINÉE(SPPG)

Au cours de la journée du jeudi 28 juillet 2022, quatre (4) journalistes ont été agressés alors qu’il couvraient les manifestations du front national pour la défense de la constitution(FNDC). il s’agit de:

1/2-Abdallah CAMARA et Mohamed SANGARÉ du groupe Evasion Guinée, agressés aux environs de 16h, sur la transversale Kipé-Bambéto, non loin de l’ambassade des États-unis en Guinée. Alors qu’ils cherchaient à rallier le rond-point de Bambéto, ces 2 journalistes ont été violemment attaqués par des manifestants qui ont également retiré le téléphone de Sangaré et tenté d’emporter sa caméra avant d’être sauvés par d’autres manifestants;

3-Laafa SOW du site d’information www.guineematin.com agressé vers 13h30 au rond-point de Bambéto par des manifestants dont certains ont ouvertement déclaré: « C’est vous les journalistes qu’on cherche ». Fin de citation. Après avoir perdu son téléphone dans cette sorte d’enfer sur terre qu’il a connu alors qu’il exercait son métier, il sera lui aussi sauvé par un motard qui était de passage;

4-Algassimou BALDÉ du groupe  Djoma medias. Chargé de couvrir l’axe Dubréka-Sonfonia pour sa rédaction, il se verra agressé au niveau de la T7 par des manifestants qui  lui ont administré de nombreux coups et essayé de lui retirer son sac avant d’être sauvé par d’autres manifestants et des agents des forces de l’ordre.

Il faut rappeler qu’au cours de ce même mois, Aly Badara CAMARA d’Espace TV a été agressé le 5 juillet sur la T7 et son véhicule fortement endommagé. Alseny Aye SOUMAH du groupe Djoma aussi a été blessé à la tête le 7 juillet par un coup de projectile, à Bambéto. Ces deux autres cas malheureux se sont produits pendant les manifestations provoquées par l’arrestation de 3 responsables du FNDC dont son coordinateur national, Oumar SYLLA dit Foniké Manguè.

Il ressort des informations recueillies et des entretiens que tous ces journalistes agressés ont eus avec le bureau exécutif du SPPG, qu’ils étaient non seulement identifiables notamment à travers leurs gilets de presse, mais ils se sont aussi présentés en tant que journalistes. Mais malgré tout, leurs agresseurs n’ont pas voulu entendre raison.

Vu ce qui précède, le SPPG condamne avec la dernière énergie, ces attitudes rétrogrades qui ne favorisent pas l’exercice libre du métier de journaliste sans lequel, on ne saurait parler de démocratie dans un pays.

Le SPPG invite les acteurs sociopolitiques à intégrer dans leurs différentes actions et communications, le volet sensibilisation sur le rôle des journalistes et l’importance de leur travail pour que l’ensemble de leurs sympathisants prennent conscience de la nécessité de veiller à la sécurité des journalistes pendant les manifestations.

Le SPPG rassure les différents protagonistes   que les journalistes reporters n’ont pas de camps dans la crise en cours et qu’ils continueront à jouer pleinement leur rôle sacerdotal pour informer le public dont le droit à l’information doit être garanti même en période de guerre.

Le SPPG remercie et encourage ceux parmi les manifestants et forces de l’ordre qui ont contribué  à sauver les journalistes en danger et les invite à sensibiliser leurs amis qui n’ont pas encore compris que sans le travail des médias, la société évoluera dans l’obscurité dont les conséquences désastreuses toucheront chacun de nous.

Enfin, le SPPG rassure les journalistes que le bureau  exécutif continuera à oeuvrer nuit et jour pour leur assurer un cadre propice à l’exercice libre de ce noble métier d’informer en toute indépendance mais aussi, en toute responsabilité.

-Vive la liberté de la presse!

-Vive le SPPG !

Conakry, le 29 juillet 2022.

Le bureau Exécutif du syndicat de la presse