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Cellou Dalein Diallo passe du savon au Colonel Mamady Doumbouya!!!

Après plusieurs mois d’absence, le  patron de l’opposition guinéenne, Cellou Dalein Diallo a clôturé ce samedi 27 août 2022, l’assemblée générale hebdomadaire de l’UFDG par  visioconférence.

Pour l’ennemi juré du Colonel Mamady Doumbouya n’est pas passé par quatre chemin pour dénoncer l’ethno-stratégie, les nominations éthiques, les tueries, le dénie de démocratie qui sont entre autres érigés en système de gestion par les militaires au pouvoir.

Lisez plutôt le morceau choisi…

« La première émotion, c’est de savoir qu’il n’y a encore 8 citoyens guinéens qui attendent dans les morgues de nos établissements hospitaliers  avant d’être enterrés. Ils ont été abattus, pour certains, en exerçant un droit démocratique universel, celui de manifester. Pour d’autres, parfois ils étaient dans leurs propres domiciles. Je voudrais adresser à leurs familles mes condoléances et je prie le Tout puissant Allah de les accueillir dans son paradis éternel.

Ces violences que nous avons subies qui ont fait depuis 2010 plus de 250 morts dont la plupart étaient âgées de moins de 20 ans, qui n’ont pas eu de droit encore moins de justice jusqu’à présent. Et constater que ces violences meurtrières continuent encore avec la même impunité pour ceux qui sont à l’origine de cette situation, naturellement ça nous attriste. Parce-que nous constatons que la Guinée recule et continue encore de reculer sur le plan des droits humains, de la démocratie, sur le plan de l’unité de la nation. Même s’il y a des violences dans une autre commune, on épargne la vie des manifestants quand il s’agit de la commune de Ratoma, on abat les citoyens. Nous ne voulons pas que ces tueries soient étendues à d’autres communes, nous voulons qu’elles cessent partout et à Ratoma…

Si les nouvelles autorités avaient fait prendre les dispositions pour diligenter les enquêtes lorsqu’il y’a eu le premier cas de meurtre depuis l’avènement du CNRD, pourquoi depuis le cas de mort enregistré lors des manifestations contre l’augmentation du carburant, on n’entend personne, on n’entend pas la justice qui devient muette. Ce n’est pas bon.  Le premier droit de l’homme, c’est le droit à la justice. Il faut que les victimes aient droit à la justice. Il faut que leurs proches aient droit à la vérité.

Le CNRD est arrivé au pouvoir dans un contexte où le précèdent président de la République exerçait un troisième mandat, notre bureau était fermé, la plupart de nos militants étaient en prison. De hauts responsables des partis de l’ANAD et du FNDC étaient en prison. Nos droits de liberté et de voyager étaient confisqués en même temps que nos passeports. Une série de privations non les moindres pour susciter de l’engouement et de l’espoir à l’égard de tout éventuel changement. Puis arriva le fameux 5 septembre où la plupart et en particulier, l’UFDG et ses militants applaudissent la junte à sa tête, le colonel Mamady Doumbouya.

Ce soutien s’explique par l’espoir qui est né en cette date et non parce que la junte nous a restitués ces droits élémentaires… Il y avait surtout l’espoir suscité par le discours tenu par le colonel Mamady Doumbouya. Dans ce discours, il songeait résolument à mettre fin aux dysfonctionnements des institutions, à l’instrumentation de la justice, au piétinement des droits et libertés des citoyens, il s’engageait à organiser des élections dignes et transparentes.

Contrairement au discours tenu le 5 septembre 2021, on constate aujourd’hui que le CNRD n’est plus sur cette voie. Bien au contraire. La junte fait de la classe politique ses adversaires en agissant pour le renouvellement soi-disant de la classe politique. En éliminant l’ancienne classe politique vieillissante.

En utilisant très souvent la justice, en instrumentalisant celle-ci pour spolier des anciens politiciens, pour arrêter, harceler judiciairement ces leaders politiques. Certains sont détenus, d’autres en exil, leurs biens sont confisqués et tant d’autres.»