Témoignage de Sidya Touré sur le massacre du 28 septembre : »Toumba nous a regroupés, Jean Marie, Mouctar Diallo, François Louncény Fall et moi, pour nous embarquer dans son véhicule pour l’hôpital »
La troisième journée d’affilée de la comparution de Aboubacar Diakité dit «Toumba» ce mardi 25 octobre 2022, au tribunal criminel de Dixinn, délocalisé à la Cour d’appel de Conakry, a été marqué par un feu roulant de questions formulées par les avocats.
À l’image du colonel Moussa Tiègboro Camara et Marcel Guilavigui qui se sont succédé avant lui, Aboubacar Diakité alias Toumba a nié toutes les accusations qui pèsent contre lui.
À l’en croire, il n’a rien à voir dans tout ce qu’on lui reproche et lorsqu’il a été informé des dispositions prises, il s’est opposé.
Plus loin, Toumba croit savoir que tout ceux qui l’accusent ont pensé qu’il n’allait plus revenir en Guinée. Donc par ricochet, ils ont trouvé un bouc émissaire, c’est Toumba. Ils ont fait croire à l’opinion que si ce n’est pas Toumba ce sont les hommes de Toumba.
À la prise de parole de Me Lancinè Sylla, un des avocats de Toumba, le procès-verbal (PV) d’audition du Président de l’Union des Forces Républicaines (Ufr), en l’occurrence Sidya Touré, l’une des victimes du 28 septembre 2009, a été lu.
Dans cette déposition, il [Sidya] avait déclaré que c’est Aboubacar Diakité dit “Toumba” qui l’a sorti du stade pour la clinique.
« Face aux scènes que je voyais, j’ai réagi en criant sur toute l’esplanade, il n’y avait que des scènes de ce genre, c’était insupportable. Face à l’agressivité de certains militaires, Toumba nous a regroupés, Jean Marie, Mouctar Diallo, François Louncény Fall et moi, pour nous embarquer dans son véhicule, pour nous conduire à l’hôpital, suivi d’un autre véhicule dans lequel il y avait d’autres leaders. Mais même étant dans le véhicule, Marcel a continué à nous administrer des coups. J’ai failli perdre mon œil à la suite d’un coup de gourdin qu’il m’a asséné », explique-t-il.
Poursuivant, il a ajouté ceci: « nous avons été conduits à la clinique Ambroise Paré. À notre arrivée, le même Marcel a brandi une grenade pour dire, que personne de nous ne descendrait pour être soigné, faute de quoi il ferait exploser la clinique. On a nous conduits à l’état-major de la Gendarmerie Nationale »