Le procès du massacre du 28 septembre 2009 continu de procès ses effets surprises au peuple de Guinée en général et le monde judiciaire en particulier.
Constitué pour la défense de l’accusé colonel Blaise Goumou, Me Kpana Emmanuel Bamba vient d’être écarté de la procédure judiciaire par le tribunal criminel délocalisé de Dixinn.
Il est reproché au président de la ligue guinéenne des droits de l’homme Liguidho, de s’être constitué au nom de son organisation, pour apporter son assistance juridique et judiciaire aux parties civiles, à travers une correspondance qu’il avait adressée en 2013, aux juges d’instructions chargés du dossier des massacres du 28 septembre, alors qu’à l’audience, il défend l’accusé Blaise Goumou.
Pour le ministère public, il s’agit d’un conflit d’intérêt. Et l’article 54 de la loi 014 réglementant la profession d’avocat stipule que les parties ayant des intérêts opposés ne peuvent ni conseiller, ni assister, encore moins être représentées par un même avocat.
Quant à Me Paul Yomba, il estime que Me Kpana Emmanuel doit s’esquiver. Car, selon lui, il s’agit d’un acte impardonnable et inadmissible.
« À l’état actuel de la procédure, toutes les questions qu’il a déjà posées, doivent être déclarées nulles. Il doit s’abstenir de tout acte de procédure », a-t-il déclaré.
Pour sa part, la partie civile parle de la trahison d’un professionnel qui évolue dans les organisations de défense des droits de l’homme qui militent pour la défense des intérêts des parties civiles.
«Aujourd’hui, je pense que c’est une trahison puisque tous les moyens de défense qui avaient été préparés par les parties civiles, ont été certainement vendues à la défense. Certainement pour des questions mercantilistes », a indiqué Me Amadou DS Bah.
A l’en croire, la partie civile n’exclurait pas d’engager des poursuites judiciaires contre Me Kpana Emmanuel Bamba. Et de lancer en ces termes.
«Je pense que pour une question d’élégance, il devrait se retirer de cette salle maintenant, s’il a de la dignité »,a lâché l’avocat d’un ton ferme », a-t-il lâché.
L’avocat a donc été mis à l’écart jusqu’à ce que le conseil de l’ordre du barreau de Guinée statue sur la question.

Finalement, le tribunal a renvoyé le procès au mardi 1 novembre 2022 pour la suite des débats.