Au  28è jour des audiences criminelles, le tribunal  a écouté   ce lundi 12 décembre 2022, la déposition de l’accusé Moussa Dadis Camara.

Tout en remerciant le président de la transition,  Colonel Mamady Doumbouya pour la tenue du procès,  l’accusé affirme que les événements du stade ne sont autres qu’un complot organisé contre lui pour donner le pouvoir à Alpha Condé à travers des élections truquées.

C’est Cellou Dalein Diallo qui a gagné les élections avec un coup KO.  Il a nié les faits qui leur sont reprochés.

Poursuivant, il déclara s’adressant au Président du Tribunal : «  Monsieur le Président, l’homme que vous voyez devant vous est un homme sincère, honnête et patriote ».

Dans sa narration des faits, il est apparu comme un philosophe de l’antiquité parlant de la mort et de la vie, de la vérité et du mensonge, du jour et de la nuit.

Parlant des événements du 28 septembre, l’accusé déclara qu’à la veille de cette date, il a reçu la notabilité du Foutah lui demandant de se rendre à Labé.

A son retour de Labé et face aux menaces de manifestation annoncée par des leaders politiques, il déclara la journée du 28 septembre, chômée, férieé et payer, puisque à ses yeux, cette date est symbolique.

C’est au lit dans la nuit du 27 au 28 septembre qu’il fut réveillé par Makambo Loua qui l’informa des manifestations projetées le lendemain. Dadis appela alors Sidya Touré lui demandant de ne pas manifester, mais ce dernier rétorqua qu’il faisait tard et qu’il ne pouvait pas démobiliser les manifestants.

Aux dires de Dadis, au petit matin du 28 septembre le même Makambo est venu lui dire qu’il y a manifestation au stade et qu’il y a eu mort d’homme.

Je sors alors de mon bureau pour aller calmer les populations au stade, mais j’ai été empêché par le Commandant Aboubacar Diakité, alias Toumba qui m’a déconseillé de ne pas aller au stade, déclare  Moussa Dadis Camara.  Je me suis retourné dans mon bureau, affirme l’accusé qui soutien que les gens lui ont rapporté plus tard que Toumba a été au stade.

Furieux puisque celui qui m’a dissuadé est allé en personne au stade affirme Dadis je voulais arrêter Toumba. Mais quand il est arrivé, il m’a donné des explications m’informant  qu’il a sauvé des leaders politiques au stade, j’ai renoncé à son arrestation, soutien Dadis.

Parlant toujours de Toumba, Dadis affirme que Claude Pivi aussi voulait l’arrêter pour s’etre rendu au stade, mais Dadis lui a dissuadé de le faire, arguant que la commission internationale  ainsi créée allait faire la lumière sur les événements.

Le  28 septembre n’est qu’un complot savamment orchestré par le général Sékouba Konaté, Alpha Condé et leur exécutant, Aboubacar Diakité, alias Toumba pour me faire partir du pouvoir, me  tuer, déclare l’accusé Moussa Dadis Camara à la barre.

Pour le président du CNDD qui promet de faire d’autres révélations, la demande de pardon formulée par  Toumba n’est pas opportune. Il appartient aux dires de  Moussa Dadis Camara au général Sékouba Konaté, à Alpha Condé et  à Toumba de venir à la barre pour demander pardon au peuple de Guinée.

Après la pause, l’audition a plutôt écouté un capitaine Moussa Dadis Camara qui est revenu à de meilleurs sentiments. Il a demandé au président du tribunal de demander à tous les accusés si quelqu’un parmi eux peut dire que c’est lui Dadis qui lui a demandé d’aller au stade. Il parla du général Sékouba Konaté, sa confrontation avec lui,  le recrutement du stade du 28 septembre avec son poste de Ministre de la défense, pourquoi il n’était pas à Conakry le jour des évenements, excusez du peu la liste est longue.

Il s’est longuement attardé sur les propos de Toumba Diakité qui lui a pourtant dissuadé de se rendre au stade. Il déclara que les propos de Toumba sont discutables, il n’est pas allé au stade pour chercher le président. Il n’a demandé ni le salon, ni dans sa chambre pour dire après qu’il cherchait le président.

Moussa Dadis Camara  demande au général Sékouba Konaté qui commandait l’ULIMO(une branche rébelle libérienne) et à Toumba de venir à la barre pour dire la vérité et qu’il soit libéré parce qu’il est innocent.

Comme on le voit, c’est un autre Dadis Camara que le tribunal a écouté après la pause.

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