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Guinée : impossible réconciliation ?

Mercredi 21 décembre au palais Mohamed V,  le Chef de l’Etat colonel Mamadi Doumbouya, a reçu le rapport final du dialogue  « dit » inclusif inter-guinéen, tenu 24 novembre au 15 décembre 2022.

Un  rapport de 35 résolutions  signées par les parties prenantes : gouvernement,  CNRD,  coalitions de la société civile et personnes ressources.

Dans ce rapport brandit comme un trophée de guerre, on parle du recensement général des populations et de l’habitation,  le respect de la période de 10 ans entre deux recensements généraux de la population et de l’habitation. Ce n’est pas tout car il faut  s’assurer que le processus de recensement général de la population et l’habitation n’impacte la durée de la transition qui est de 24 mois.

Aussi, réaliser le recensement administratif à vocation d’état civil pour y extraire les données et personnes en âge de voter, afin de constituer le fichier électoral dans un délai de 12 mois.

Le tout en assurant  la gratuité de délivrance des actes d’État civil dans le cadre du programme national de recensement administratif à vocation d’État civil

De l’élaboration de la nouvelle Constitution, des lois organiques, la mise en place des institutions, excusez du peu, la liste est longue.

Seulement voilà, ce rapport est loin de faire l’unanimité. Ils sont d’ailleurs nombreux les guinéens à se demander où s’est réellement tenu le dialogue, quels sont les composantes de la société qui ont pris part à ce dialogue, qui et qui ont dialogué, la Guinée  était-elle en guerre ?

Ces questions et biens d’autres restent pour le moment sans réponse et pour cause. Tous ceux qui ne voient pas la situation de la Guinée de la même manière que  le Lieutenant-colonel Mamadi Doumbouya sont soient en prison u en exil. Et pour tant, il est difficile de parler de transition, qui suppose l’organisation des élections libres et transparentes pour le retour à l’ordre constitutionnel sans les ténors de l’opposition et des partis politiques. Ces ténors et partis politiques sont soient en exil ou en prison. D’où cette question, on a dialogué avec qui pour dessiner le sort de la Guinée en lieu et place  des acteurs principaux ?

Pour le dire en un mot comme en mille,  Mamadi Doumbouya a porté la chaussure alors qu’il y a une épine dans son pied. Et les mêmes causes produisant les mêmes effets, il ne sera pas exagérer de dire qu’il y a une distance océanique entre les acteurs. Alors, par quel miracle trouvera t-on la solution ?

Pour remercier Merci à Gandhi, nous demandons à Mamady Doumbouya de réfléchir sur cette réflexion : « On ne peut battre son adversaire que par l’amour et non la haine. La haine est la forme la plus subtile de la violence. La haine blesse celui qui hait, et non le haï. »

 

Ousmane  CISSE